L’AFP a appris par le biais des autorités locales qu’une quarantaine d’anciens membres du groupe jihadiste Boko Haram ont achevé avec succès un programme de déradicalisation et de formation professionnelle dans le sud-est du Niger.
Un responsable municipal local a affirmé que « Cette troisième vague de repentis de Boko Haram, composée de 42 anciens membres, a quitté hier (lundi) le Centre de formation de Goudoumaria ». Par ailleurs, ces repentis de nationalité nigérienne, en plus de cette formation, ont également reçu une « formation religieuse » sur « la pratique de l’islam modéré ». Pour montrer leur bonne foi et prouver qu’ils ne se « verseront plus dans la violence », ils ont tous prêté serment sur le Coran.
En plus de cette formation réussie, ces repentis ont reçu des outils pour monter leurs propres ateliers en mécanique, plomberie, menuiserie, couture ou soudure, afin de favoriser leur réinsertion sociale.
Malgré, les opérations militaires menés contre les jihadistes, les autorités du Niger ont tout de même « tendu la main » aux combattants de Boko Haram en promettant « une amnistie » à ceux qui se repentiront.
Le centre de Goudoumaria « a enregistré 386 pensionnaires qui ont suivi avec succès le processus de resocialisation » a récemment déclaré Hamadou Adamou Souley, ministre nigérien de l’Intérieur. En effet, le mouvement de reddition a débuté fin décembre 2016 et le Centre est opérationnel depuis 2017. Au vu de la réussite du Centre, les autorités du Niger le répèteront dans d’autres régions.
Le général Mahamadou Abou Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix (HACP) a annoncé que « Ce programme a globalement réussi et nous allons le rééditer dans la région de Tillabéri », dans l’ouest du Niger proche du Mali et du Burkina Faso. La semaine dernière, M. Souley et des représentants de l’ONU ont visité le site du futur centre de « réinsertion sociale d’ex-combattants de groupes armés », selon la télévision publique.
Le site est déjà doté d’infrastructures primaires, dont des tentes pour abriter les repentis et un château d’eau, est situé à Hamdalaye, une commune de la région de Tillabéri, non loin de Niamey. Cette région est située dans la zone dite « des trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali et est le théâtre depuis 2017 de tueries sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’EI. Cette région instable serait-elle adéquate pour abriter un centre de déradicalisation ?