L’armée nigériane a accompli une prouesse, saluée par l’État nigérian. Elle a retrouvé deux anciennes filles de Chibok enlevés par le groupe djihadiste Boko Haram en 2014.
Selon l’armée, les deux anciennes filles de Chibok devenues de jeunes femmes, Hauwa Joseph et Mary Dauda ont été retrouvées respectivement les 12 et 14 juin dernier, lors des opérations de ratissages près de Bama et de Ngoshe. Ces deux jeunes femmes faisaient partie des 276 écolières enlevées dans la nuit du 14 au 15 avril 2014 par le groupe Boko Haram.
Que sont devenues les écolières de Chibok enlevées ?
Hauwa Joseph a été retrouvée le 12 juin dernier avec d’autres civils près de Bama, lors d’un assaut lancé par l’armée nigériane contre un camp de Boko Haram. Hauwa déclare que, « J’avais neuf ans quand nous avons été enlevées de notre école à Chibok. Je me suis mariée récemment et j’ai eu cet enfant (…) Nous étions abandonnées, personne ne s’occupait de nous. Nous n’étions pas nourries », a ajouté la jeune femme.
Mary Dauda a été libérée le 14 juin dernier, près du village de Ngoshe, dans le district de Gwoza, à la frontière avec le Cameroun. Étant âgée de 18 ans au moment du rapt, elle relate une histoire similaire à celle de Hauwa, « Ils vous affamaient et vous battaient si vous refusiez de prier. Toutes les filles de Chibok qui restent sont mariées et ont des enfants ». Elle a également précisé avoir laissé plus de 20 autres filles dans le village où elle vivait.
Ce spectaculaire rapt avait ému le monde entier à tel point qu’une campagne mondiale baptisée Bring Back Our Girls a été établie dans le but de ramener les écolières enlevées à leurs familles. Le gouvernement nigérian s’est également engagé à obtenir au plus vite leur libération. Hélas, malgré une campagne internationale et des négociations assurées par les autorités, 109 lycéennes de Chibok n’ont toujours pas été retrouvées, à ce jour. Et ne le seront sans doute jamais.
La réinsertion des filles enlevés
« Ils nous appellent les “épouses de Boko Haram”, explique l’une d’entre elles. Et nos enfants ne sont même pas autorisés à se mêler avec les autres enfants du village. »
Pour les jeunes filles, le retour à la liberté n’est pas sans conséquences. Elles ont été torturées par leur ravisseurs et marquées par leur captivité. Portant les séquelles de cette déplorable expérience dans un pays où la prise en charge des traumatismes psychologiques n’est pas une priorité. Elles doivent non seulement faire face aux douloureuses séquelles de leur expérience mais également faire face à la stigmatisation de certaines parties de la population. « Ils nous appellent les “épouses de Boko Haram”, explique l’une d’entre elles. Et nos enfants ne sont même pas autorisés à se mêler avec les autres enfants du village. » déclare l’une des jeunes femmes.