Jeudi, la Fondation du patrimoine culturel prussien a transféré la totalité de sa propriété des 514 bronzes béninois au Nigeria. Ces bronzes comptent parmi les objets d’art les plus importants en Afrique en termes de culture et qui ont été pillés au XIXe siècle. Une signature qui ne doit pas être considérée comme une cérémonie officielle, mais plutôt, comme un acte officiel numérique simultané.
La signature a été faite par le président de la Fondation, Hermann Parzinger, et Abba Isa Tijani, le directeur général de la Commission nationale nigériane des musées et des monuments (NCMM).
Les bronzes du Bénin
Ces bronzes des XVIIe et XVIIIe siècle ont été pillés par une expédition coloniale britannique avec de nombreux autres trésors appartenant au palais royal de ce qui était à l’époque, en 1897, le Royaume du Bénin, dans le sud du Nigeria actuel. Ces œuvres sont arrivées à Berlin à la suite de la soi-disant expédition punitive britannique de 1897.
Aujourd’hui, ce qui était le Royaume du Bénin est désormais le Nigeria. Les artefacts ont fait de nombreuses années dans des musées d’Europe et des États-Unis. C’est au terme d’un processus long et très complexe que les premiers objets doivent être restitués au Nigeria cette année. Dans le même temps, 168 de ces précieux objets d’art sont restées en tant que prêt à Berlin.
Le but est que ces objets renvoyés au Nigeria soient logés dans un pavillon public à l’avenir. Ce projet bénéficie du soutien du ministère fédéral des Affaires étrangères et l’Allemagne n’y a plus son mot à dire et comme l’a si bien souligné Parzinger, ils ne peuvent imposer aucune condition car il s’agit là d’un cas de retour.
Une décision qui ravit
“Une reconnaissance de l’injustice coloniale”
Hermann Parzinger
Abba Isa Tijani a fait une déclaration qui été enregistrée sur vidéo par Hermann Parzinger dans la villa Von der Heydt dans l’après-midi. Dans cette vidéo, on peut voir que tous les partis politiques et fondateurs semblent satisfaits et soulagés.
En parlant de ces œuvres prises dans leur pays d’origine, Parzinger a parlé de leur retour comme d’une “reconnaissance de l’injustice coloniale”.
Du côté allemand, il va falloir faire quelques modifications et réajustements. A l’origine, pour le Forum Humboldt dont la première partie ouvrira à la mi-septembre, le Musée ethnologique de Berlin avait prévu l’exposition de plus de 200 des œuvres. Désormais, ce sont une quarantaine d’objets qui seront répartis dans les deux salles prévues pour montrer l’éventail de l’art courtois béninois.
En juillet, l’Allemagne a rendu la première des sculptures au Nigeria. Environ 1130 des pièces artistiques du palais de l’ancien Royaume du Bénin, qui appartient aujourd’hui au Nigeria en tant qu’État d’Edo, se trouvent dans une vingtaine de musées allemands.