RCA – Projet Sango : La RCA sort des sentiers battus

RCA - Projet Sango : La RCA sort des sentiers battus Actualité & Info | Éditions Afrique

Après l’adoption du bitcoin comme monnaie de référence au côté du FCFA, la république centrafricaine lance le projet « Sango ». Il s’agit d’une crypto initiative nationale qui permettra au crypto investissement de grandir.

Malgré les mises en gardes des autorités de régulation monétaire de la zone CEMAC, Faustin Archange Touadera avance mordicus dans la mise en œuvre des projets liés à la crypto monnaie. Le projet « sango » constitue un tournant décisif pour l’avenir économique du pays et concomitamment de la sous-région. Dans un communiqué de presse, le président centrafricain manifeste une foi inébranlable en l’impact de son projet : « nous allons franchir une nouvelle étape avec le lancement du projet sango, l’initiative la plus ambitieuse, innovante et surprenante destinée à transformer l’économie »

Par ailleurs, au travers de ce projet, le pays émet le vœu de se positionner comme un crypto hub légal au cœur du continent. « Mon plus grand souhait est que ce projet soit accessible à tous, qu’il ouvre de nouvelles voies, qu’il soit un exemple mondial et que les bénéfices qu’il va engendrer deviennent vecteurs de performance économique pour notre pays. » a déclaré le président dans un communiqué de presse.

Le projet sango : une source d’inquiétude dans la zone CEMAC

Ce nouveau projet vient changer le paradigme de gouvernance économique tel que conçu par les États africains. La RCA décide oser et prend des risques qui semble démesurer. Le but est de construire une économie centrafricaine solide et prospère. Alors même que la crypto monnaie est réputée volatile et échappe au contrôle de la BEAC, le postulat de la construction d’une économie forte sur une devise virtuelle est réfutable.

Les dérives liées aux crypto investissements se multiplient. Le scandale de la GIT SARL au Cameroun a encore montré que cette monnaie n’est pas une valeur sûre. Le problème est encore plus inquiétant alors que la RCA vit une instabilité économique et sécuritaire depuis plusieurs années déjà. Le gouvernement pour financer ses activités reçoit des aides de la part des organismes internationaux.

La RCA souhaite mettre en œuvre un modèle de développement qui lui propre

L’action menée par le président centrafricain est révélatrice d’une volonté d’impulser le développement économique de l’intérieur. Le nom du projet est celui d’une langue locale, celle parlé par la majeure partie de la population. Il est question de se rassembler autour d’un héritage commun, auquel le pays peut singulièrement s’identifier. Ce postulat le crédo de la plupart des pays africains et la RCA est déterminé à le concrétiser malgré les mises en garde et les risques.

Les craintes autour du projet Sango ne sont pas toutes objectives

La RCA a pris les devants alors que la question de création d’une monnaie propre à la sous-région est restée en suspens. Même si la réaction des autorités de régulation est légitime, il aurait été préférable de s’asseoir dans une logique d’étude de faisabilité afin de trouver quelle est la solution optimale. La réticence des autres pays de la zone va en droite ligne avec celle des organisations internationales.

 Il ne serait pas illogique de penser que l’ombre de la Russie est le principal catalyseur de ces méfiances. En effet, la plupart des pays dans lesquels est implantée la société paramilitaire Russe Wagner ont subi des représailles tant des organismes sous régionaux qu’internationaux. Qu’il s’agisse de la Centrafrique ou encore du Mali, on a pu observer entre autres le retrait des forces de sécurité et la contrainte liée au financement du budget de l’État. Repenser l’avenir économique de l’Afrique sous le prisme des solutions qui émanent de sa propre volonté serait un pas de géant vers la liberté, la vraie.

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