Après plusieurs années d’inactivités, le groupe rebelle du M23 a repris les combats au Congo vers la fin de l’année dernière. Des combats qui étaient déjà à l’origine de tensions entre la RDC et le Rwanda qu’elle accusait de soutenir le M23. De nouveaux affrontements ont repris depuis le 20 octobre, après plusieurs semaines d’accalmie et cette fois-ci, des voix se sont levées pour manifester.
Les combats sur la ligne de front de l’armée congolaise ont vu le M23 progresser dans toute la province du Nord-Kivu.
M23: Le retour des rebelles
Le M23 est un groupe rebelle majoritairement composé de tsutis congolais. Ils se sont faits connaen 2012 lorsqu’ils se sont brièvement emparés de la ville de Goma. Ils avaient ensuite été chasses grâce à une offensive commune entre le Congo et l’ONU.
Les attaques ont repris après que les rebelles ont accusé le gouvernement congolais de ne pas avoir respecté un accord visant à intégrer ses combattants dans l’armée. Et ces derniers jours, le M23 s’est emparé des villes de Kiwanja et de Rutshuru, le long d’une route stratégique menant à la capitale provinciale, Goma, qui se trouve à la frontière rwandaise.
Une situation destabilisante qui a créé des tensions entre le Congo et son voisin rwandais qu’il avguse depuis, de soutenir les rebelles. Mais malgré les démentis des autorités rwandaise, la situation entre les voisins ne s’arrange pas.
En août dernier, l’AFP avait eu des vues sur un rapport non publié destiné aux Nations unies qui rapportait l’implication du Rwanda dans le M23 et ce, malgré tous les démentis officiels de Kigali suite aux accusations congolaises. Ce même rapport annonçait que le M23 prévoyait de s’emparer de Goma, un important centre commercial d’environ un million de personnes, pour arracher des concessions politiques au gouvernement de la RDC.
Avec le retour des combats, tout va de mal en pis entre les deux pays. Et pour preuve, dimanche, le Rwanda a accusé la RDC d’aggraver les tensions entre les deux pays et a déclaré que ses forces le long de la frontière « restent en alerte ». En riposte, la RDC a ordonné à Vincent Karega, l’ambassadeur rwandais de quitter le pays dans les 48 heures. Une note que le Rwanda a déclaré avoir reçue avec regret.
Hier lundi, le ministère congolais des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué avoir rappelé le chargé d’affaires intérimaire de Kigali et ordonné à son nouvel ambassadeur au Rwanda, de ne pas enregistrer ses lettres de créance.
Début des manifestations
Alors que le M23 a repris les combats de plus belle et même resserré son emprise sur la campagne environnante, des manifestations ont éclaté lundi à Goma, dans l’est du pays.
Ce sont des milliers de personnes qui ont pris d’assaut les rues de Goma pour dénoncer le soutien présumé rwandais au groupe de rebelles. D’après Mambo Kawaya, un représentant de la société civile qui a également pris part à la manifestation, leur initiative est motivée par leur volonté de dénoncer l’hypocrisie de la communauté internationale face à l’agression rwandaise.
Lundi, Paul Kagame, le président rwandais a tweeté qu’il avait eu une discussion avec Antonio Guterres sur la manière de désamorcer les tensions. De quoi montrer la volonté du gouvernement rwandais d’apaiser les tensions entre eux et leurs voisins. Mais, il est encore trop tôt pour se prononcer dessus.