Le Congo est toujours en mouvement. Les affrontements entre groupes armés dans le Nord-Kivu font de plus en plus de victimes. De nouveaux affrontements survenus le 29 et novembre derniers ont laissé un bilan lourd. Une enquête préliminaire ouverte par l’ONU et publiée par la Monusco a directement imputé la responsabilité de ces actes barbares au groupe de rebelles armés du M23.
Le M23 est accusé par le gouvernement congolais d’avoir tué, violé et pillé au moins 131 civils en représailles à des affrontements avec des groupes armés dans les villages de Kishishe et Bambo.
RD Congo: Encore plus de morts
Selon des responsables de Kinshasa, 300 personnes auraient été exécutées à Kishishe. Tandis qu’une enquête de l’ONU parle d’autres morts dont 120 hommes, 17 femmes et 12 enfants exécutés par balles ou par armes blanches. Dans son communiqué, la Monusco a révélé que 8 personnes avaient été blessées par balles et que 60 autres avaient été enlevées. Quant aux actes de viols, ils auraient été commis sur au moins 22 femmes et 5 jeunes filles.
D’après le même communiqué, ces violences s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de tueries, viols, enlèvements et pillages contre ces deux villages situés dans le territoire de Rutshuru, en représailles aux affrontements entre le M23 et les FDLR (Armée démocratique de libération du Rwanda) et d’autres groupes armés.
Une situation qui exaspère
S’exprimant sur le sujet, le journaliste Sadio Morel-Kanté a révélé que tous ces actes barbares démontrent une fois de plus, l’implication rwandaise et ce, à la vue de la communauté internationale qui ne fait rien pour ne serait-ce que, convertir la force d’ interposition en force de défense afin de protéger les populations qui subissent les agressions des éléments d’un autre pays.
Le jjournaliste s’est également interrogé quant au silence de l’ONU qui tarde à agir et préfère observer les populations se faire massacrer par le Rwanda et ses forces, sans que rien ne puisse être fait. Pour le journaliste exaspéré qui a déclaré qu’avoir 200 victimes de telles atrocités était intolérable, il ne s’agit plus simplement d’une guerre civile mais d’une guerre tout court.
En attendant que l’ONU prenne des actions fermes, la Communauté de l’Afrique de l’Est a déjà lancé plusieurs initiatives diplomatiques afin d’apaiser les tensions dans l’est de la RDC. L’EAC a également décidé de constituer une force régionale avec des militaires kényans déjà présents en RDC et a entamé une nouvelle session de pourparlers de paix à Nairobi.
Ces pourparlers se sont déroulés sans le M23 que le gouvernement congolais considère comme un groupe terroriste soutenu par l’Etat rwandais. Côté rwandais, aucun changement, le pays continue de démentir les accusations selon lesquelles il soutiendrait et serait derrière le groupe de rebelles.