Suite à une déclaration de l’ONU, l’on apprend la mort d’un nombre encore inconnu de personnes et plusieurs blessés après des tirs de la part de soldats de la paix de l’organisation, à Kasindi, dans l’est de la RDC, à la frontière avec l’Ouganda.
C’est grâce à une vidéo publiée et partagée sur les réseaux sociaux, que l’on a été à mesure d’en savoir un peu plus sur cet incident meurtrier.
Détails sur l’incident de Kasindi
L’on peut voir des hommes dont au moins un en uniforme de police et un autre en uniforme de l’armée s’avancer vers le convoi de l’ONU immobilisé derrière une barrière fermée à Kasindi. Après ce qui semble être un échange verbal, les casques bleus ont semblé ouvrir le feu avant d’ouvrir la barrière, puis de poursuivre leur route et de continuer à tirer pendant que dans le chaos, les gens se dispersaient ou se cachaient.
La mission onusienne à Kasindi a fait un communiqué dimanche dans lequel elle déclarait des soldats de la brigade d’intervention de la force MONUSCO revenait de permission lorsqu’ils ont ouvert le feu sur le poste frontière et en ont forcé le passage. Les raisons de cet acte restent inexpliquées.
L’incident meurtrier de Kasindi a coûté la vie à de nombreuses personnes tandis que d’autres, ont été gravement blessées. Selon Barthelemy Kambale Siva, le représentant du gouverneur du Nord-Kivu à Kasindi, « huit personnes, dont deux policiers qui travaillaient à la barrière, ont été gravement blessées » dans l’incident.
La réaction de l’ONU
La réaction des autorités onusiennes a été immédiate puisqu’ont suivi, une ouverture d’enquête et l’arrestation des auteurs présumés, ainsi que confirmées par les propos du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RD Congo, Bintou Keita : « Face à ce comportement inqualifiable et irresponsable, les auteurs de la fusillade ont été identifiés et arrêtés en attendant les conclusions de l’enquête, qui a déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises ».
Au-delà de leur arrestation, les pays d’origine de ces soldats ont été contactés par l’ONU qui demande que des procédures judiciaires soient être engagées de toute urgence.
Une insécurité constante
Interviewé par l’AFP, Kambale Siva n’a pas expliqué la raison pour laquelle le convoi de l’ONU a été empêché de franchir la barrière. Tout ce que nous savons c’est que l’est de la RDC vit une situation d’insécurité constante et inquiétante due aux plus de 120 groupes armés qui y sont installés et opèrent. C’est en 1999 que l’ONU a déployé pour la première fois, une mission d’observation dans la région.
Cette mission est devenue en 2010, la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (la mission de maintien de la paix MONUSCO) avec pour mandat de mener des opérations offensives. Selon l’organisme international, il y a eu 230 morts parmi eux.
La semaine dernière, plusieurs manifestations meurtrières ont eu lieu dans différentes villes de l’est de la RDC. La raison de ces manifestations était le départ de l’ONU que les populations réclament car elles jugent la MONUSCO incompétente et inutile dans le combat face aux groupes armés. Au total, 19 personnes, dont trois soldats de la paix, ont été tuées.
La réponse de l’ONU
Samedi dernier, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix, s’est rendu dans le pays d’Afrique centrale pour « s’entretenir avec les autorités congolaises ». À la suite de ces entretiens, il a déclaré qu’il était question pour les autorités congolaises d’examiner les moyens par lesquels il serait possible d’éviter la récurrence de ces incidents tragiques et de travailler en collaboration avec l’ONU pour atteindre leurs objectifs de paix.
« Nous espérons que les conditions seront remplies, en particulier le retour de l’autorité de l’État, afin que la MONUSCO puisse achever sa mission le plus rapidement possible – et laisser la place à d’autres formes de soutien international. » A-t-il ajouté. En d’autres termes sans surprise, selon l’ONU toute la responsabilité revient au gouvernement congolais à qui elle fait clairement comprendre que la balle est dans son camp. Des explications très peu convaincantes quant aux récents incidents et qui risquent d’accentuer la colère des populations lassées de la présence des soldats onusiens.