La malnutrition a atteint un niveau sans précédent en Somalie. Le pays victime d’une crise de sécheresse aiguë, la 3e en une décennie, subit les conséquences de cette catastrophe météorologique, notamment la faim. La situation est telle que l’ONU a déjà donné son dernier avertissement quant au drame qui va s’abattre sur le pays si rien n’est fait et les mauvaises nouvelles ont commencé à tomber.
Selon les indications du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, environ 730 enfants sont morts entre janvier et juillet dans des centres de nutrition en Somalie.
La Somalie est mourante
En réalité, l’Unicef estime que le chiffre réel est plus élevé, puisque de nombreux décès n’ont pas été signalés. Mais, ceci n’enlève en rien la gravité de la situation par rapport au chiffre déclaré.
La Somalie est au bord de la famine. D’après Wafaa Saeed, la représentante d’Unicef en Somalie, environ 1,5 million d’enfants, soit près de la moitié des enfants de moins de cinq ans, sont susceptibles de souffrir de malnutrition aiguë. Parmi ces enfants, » 385.000 auront besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë sévère « , a-t-elle expliqué.
Des nouvelles alarmantes
Lundi, l’ONU alertait déjà la communauté internationale sur la sécheresse historique que s’apprête à vivre la Somalie. Saeed a expliqué que nombreuses sources d’eau étaient déjà taries à cause de la sécheresse, tandis que d’autres se sont asséchées en raison de leur trop grande utilisation.
En effet, il y a environ 4,5 millions de personnes qui ont besoin d’un approvisionnement d’eau, l’urgence de la situation les pousse inévitablement vers ces quelques zones d’eau qui leur restent. L’autre mauvaise nouvelle est que ce chiffre devrait augmenter à mesure que la sécheresse s’aggrave. Ce qui n’est pas pour arranger les choses car l’Unicef a indiqué une augmentation du prix de l’eau depuis janvier, allant de 55 à 58%.
L’autre inquiétude de l’Unicef vient du fait que la malnutrition aiguë sévère, particulièrement chez les enfants, est toujours accompagnée d’autres épidémies mortelles, ce qui cause un boom du taux de mortalité infantile. Par exemple, une augmentation des épidémies de diarrhée aiguë a été signalée. Rien que cette année, l’Unicef a recensé plus de 8.400 cas, ainsi que 13.000 cas de rougeole, un chiffre supérieur au bilan combiné des années précédentes 2020 et 2021.
Aujourd’hui, la Somalie enregistre un total de 7,8 millions de personnes, qui sont affectées par une sécheresse historique. Parmi elles, 213.000 sont en grand danger de famine. La situation des enfants est particulièrement troublante et rappelle celle de 2011-2012 où près de 130.000 enfants étaient morts de famine.
Mme Saeed a insisté sur la gravité de la situation, rappelant que la quantité de nourriture qu’un enfant mal nourri consomme importe peu, car si l’eau qu’il boit n’est pas saine, il ne guérira pas. Il faut agir afin d’éviter que l’irréparable se produise à nouveau.