En Tanzanie, le peuple Masaï accusait le gouvernement d’avoir illégalement et violemment expulsé plusieurs des leurs de leurs terres ancestrales. Ce conflit vieux de plusieurs décennies a connu une tournure dramatique en juin dernier lorsque de violents affrontements ont eu lieu entre la police et les communautés de Loliondo. Le 30 septembre dernier, la Cour de justice d’Afrique de l’est a enfin débouté le recours déposé par les Masaï il y a 5 ans.
Cela fait de nombreuses années maintenant que la communauté Masaï et les autorités tanzaniennes sont au cœur d’une crise.
Tanzanie: Conflit entre les Masaï et le gouvernement
En effet, les Masaï accusent le gouvernement de vouloir les déplacer de leurs terres, qui se trouvent être dans l’une des régions les plus touristiques de la sous-région, afin d’organiser des safaris et autres parties de chasse. De leur côté, les autorités réfutent ces accusations et déclarent d’ailleurs que la population Masaï en pleine croissance, est un danger pour la faune et la flore de cette zone que les autorités prétendent devoir protéger de toute activité humaine.
La zone de Loliondo est une zone contrôlée de près de 4000 km² et le gouvernement tanzanien veut transformer 1500 de ces km² en aire réservée aux safaris, à la chasse aux trophées et à la conservation. En juin dernier, des experts indépendants de l’ONU ont dénoncé ce projet qui entraînerait d’après leurs études, l’expulsion des 70 000 habitants de quatre villages.
Affaire Masaï; Le jugement attendu
Le jugement tant attendu depuis des années est enfin tombé et il n’est pas en faveur des Masaï. Donald Deya, l’un des avocats de la communauté dans cette procédure, a déclaré que ce verdict est à la fois injuste et décevant, d’autant plus qu’il ne respecte pas les standards de la Cour.
Car, contrairement à 2018 où le tribunal avait convenu à une décision intérimaire après avoir analysé les preuves de chaque partie, cette fois, la cour n’a pas pris cette peine et s’est contentée de résumer les preuves apportées et conclure en faveur du gouvernement sans toutefois expliquer pourquoi ni comment, ainsi que l’on s’attendait d’une cour de justice. Il a promis de faire appel.