Suite à l’arrestation de deux de leurs confrères suite aux manifestations contre la France au Tchad, l’ordre des avocats est depuis le 18 mai en grève.
C’est au cours d’une assemblée générale extraordinaire tenue le 17 mai dans la capitale tchadienne que la décision de cessation de toute activité jusqu’au 6 juin, et ce sur l’ensemble du territoire, a été prise par l’ordre des avocats. Ceux-ci disent avoir l’intention de continuer la grève jusqu’à ce que soient libérés leurs confrères arrêtés lors de manifestations contre la France qui ont dégénérées Samedi dernier.
En effet Samedi 14 mai la population tchadienne emplissait les rues pour scander son mécontentement vis-à-vis de l’implication de la France dans les affaires politiques tchadiennes et de son soutien manifeste à la junte au pouvoir. C’est au cours de ces manifestations qu’on eu lieu la destruction de nombre de stations de la firme française Total.
L’avocat et président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH), Max Loalngar est le coordonnateur de la plateforme citoyenne dénommée Wakit Tama qui avait appelé les Tchadiens à manifester samedi pour dénoncer l’ingérence de la France dans les affaires tchadiennes. Il a été interpellé mardi matin par la police. Avant lui, un autre avocat, Me Koudé Mbaïnaïssem, et trois autres meneurs de la contestation avaient été arrêtés et enfermés dans la prison de Klessoum à N’Djamena, où ils sont retenus depuis samedi.
« Maitre Koudé a été gardé à vue avec d’autres personnes samedi. Il a été auditionné le dimanche 15 et déféré au parquet le lundi 16 mai, puis placé sous mandat de dépôt pour une audience (…) le 6 juin 2022 », a relaté à la presse, le bâtonnier de l’ordre des avocats.
L’un des éléments sur lequel s’appuie dans revendications face à l’arrestation de leurs confrères est la façon dont ceux-ci en particulier Maître Loalngar ont été interpellés. « Selon des informations que nous détenons, il a été appelé par un numéro inconnu ce mardi, ce qui a permis, sans doute, d’identifier sa position et par surprise, des personnes à bord des véhicules aux vitres fumées ont débarqué et l’ont embarqué pour une destination inconnue pour se retrouver par la suite aux renseignements généraux », a déclaré Me Laguerre Djerandi.
Wakit Tama, principale coalition de l’opposition et de la société civile qui a organisé les manifestations de samedi, est souvent accusée d’ingérence négative dans la gestion de la transition au Tchad.
Cependant, les manifestations annoncées par Wakit Tama et approuvées par le gouvernement étaient d’ordre pacifiques et le collectif considère n’être en rien responsable des débordements dont elles ont pu faire l’objet.