Samedi, et seulement quelques heures après que le président par intérim du Tchad Mohamad Idrid Deby a décidé de fixer la date du dialogue au 20 août, plus de 20 groupes de rebelles tchadiens en colère, ont décidé de suspendre leur participation aux négociations en cours à Doha. Les rebelles accusent le gouvernement tchadien de déstabiliser les efforts e paix et de tenter de les exclure de l’événement.
Cela ne fait que quelques mois depuis que Mohamad Idrid Deby, âgé de 38 ans, a pris la tête du Tchad. Le fils de l’ex-président Idris Deby, s’était déclaré en avril 2021, à la tête du CMT (Conseil militaire de transition) après que son père a été tué en pleine visite aux troupes combattant un soulèvement armé dans le nord.
Les préludes du dialogue national
Après le décès du président Deby, qui a longtemps été à la tête du pays, le conseil militaire a déclaré qu’il superviserait une transition de 18 mois vers un régime démocratique. Seulement, à l’approche de l’échéance, les signes d’une quelconque organisation d’élections étaient à peine visibles.
Le « pré-dialogue » qui a eu lieu à Doha, doit son origine à la réponse de Mohamad Deby concernant l’absence des résultats du CMT. Il a présenté le dialogue national comme la première étape vers la planification d’un vote. Un dialogue auquel les groupes rebelles ont été invités, et dont la participation requérait que certaines conditions soient remplies avant les pourparlers.
Il y avait beaucoup d’attentes autour de ce pré-dialogue dont le succès est considéré comme crucial dans le processus d’inclusivité et d’efficacité du dialogue national. Malheureusement, aucun document final n’a été produit après près de quatre mois.
Lors d’une conférence de presse lundi, Adoum Yacoub, le chef du FPRN (Front populaire pour la renaissance nationale) a declaré qu’il faut être deux pour négocier, faire la paix et la guerre et « pour le moment, nous nous retrouvons seuls. » Yacoub a noté que les échanges avec la délégation du gouvernement n’ont presque jamais été directs depuis le début des pourparlers il y a près de quatre mois.
Les accusations des groupes rebelles
Dans une déclaration faite samedi, un certain nombre de groupes rebelles ont accusé la délégation du gouvernement de « harcèlements, intimidations, menaces et désinformation ». Les groupes d’opposition tchadiens, alliés de la France et d’autres pays occidentaux dans la lutte contre les groupes armés dans la région du Sahel en Afrique, et les partenaires bilatéraux ont commencé à faire pression pour faire avancer le processus de transition.
En mars, des avancées vers la fin de la rébellion et surtout la tenue des élections depuis le début des troubles survenus après le meurtre de l’ancien président Deby, devenaient visibles avec des pourparlers de paix déroulés au Qatar entre le gouvernement militaire du Tchad et des dizaines de groupes d’opposition. Mais le TMC tchadien a ensuite reporté un dialogue national prévu à N’Djamena, le 10 mai.
Pour rappel, le Tchad connaît une nouvelle vague d’insécurité et d’instabilité depuis que l’ancien dirigeant Deby qui a gouverné d’une main de fer pendant près de 30 ans, est décédé lors d’une visite sur le champ de bataille où les soldats tchadiens ont combattu un groupe rebelle qui était passé de la Libye au Soudan.