Lomé, plus précisément à Margba, un village de la préfecture de Tone, a eu lieu dimanche, une explosion qui a causé la mort de sept enfants et d’autres blessés. Le petit village se trouve dans la région de Savanna, la région la plus septentrionale du pays, qui est sous état d’urgence depuis juin dernier.
L’annonce a été confirmée dans un communiqué de l’armée togolaise, qui a également fait savoir au public qu’une enquête avait été ouverte pour éclaircir les circonstances de cette explosion et en identifier les auteurs. Une source médicale de l’hôpital régional de Dapaong a déclaré à Reuters, sous couvert d’anonymat, que les victimes étaient âgées de 14 à 18 ans et rentraient chez elles le soir après avoir célébré la fête musulmane de l’Aïd al-Adha.
L’instabilité sécuritaire de la zone
À Margba, la population craint que l’explosion ne soit l’œuvre de groupes armés qui s’infiltrent progressivement dans le pays depuis le Burkina Faso voisin, devenu l’épicentre du conflit au Sahel. En effet, l’armée togolaise a déjà été victime de plusieurs attaques meurtrières.
Selon un communiqué publié sur le site officiel du gouvernement togolais, c’est après les deux attaques terroristes perpétrées dans cette partie nord du pays en l’espace de six mois (10-11 novembre 2021 et 10-11 mai 2022) contre l’opération Koundjoare, que le président Faure Gnassingbé a signé un décret plaçant depuis le 13 juin dernier, la région des Savanes sous le régime de l’état d’urgence.
Le communiqué a également précisé que cette décision est nécessaire « pour faciliter une meilleure prestation des services publics et des forces de défense et de sécurité ».
L’opération Koundjoare au Togo
Elle a été mise en place par les autorités togolaises à Koundjoare. Il s’agit d’un avant-poste militaire dont le but est de contrecarrer les tentatives potentielles des groupes armés burkinabè de s’introduire dans le pays.
La région de la savane est constamment en proie aux attaques meurtrières. En mai, une attaque a fait huit morts côté soldats et 13 autres blessés dans un avant-poste de sécurité dans la localité de Kpendjal, par des inconnus armés. En novembre dernier, une attaque similaire a été repoussée par les forces de sécurité. L’attaque était menée par des hommes armés non identifiés que le gouvernement pensait provenir du Burkina Faso.
Des efforts restent à fournir
Après l’attaque survenue en mai et l’annonce de l’état d’urgence, l’armée a davantage renforcé sa présence dans la région et appelé la population à travailler en collaboration en vue de surmonter l’insécurité et l’instabilité croissantes.
En outre, les experts de la région ont demandé aux dirigeants de l’État, ainsi qu’aux communautés locales de faire preuve d’une grande attention, car les incidents se multiplient.
Vladimir Antwi-Danso, le directeur des affaires académiques au Ghana Armed Forces Command & Staff College (GAFCSC) a déclaré que la situation sécuritaire dans la sous-région était très grave et que la sous-région était aux prises avec des menaces terroristes bien qu’ils ne soient pas au courant de la dernière attaque. « Le Togo, le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso doivent être très prudents et émettre un contrôle sur leurs territoires. Les pays doivent sensibiliser la population pour qu’elle soit plus consciente de la sécurité », a-t-il dit.
D’après Eugène Atigan, le leader du Comité International le Super Cabaret (CIS-Cab), un groupe de la société civile togolaise, toute la population sans exception est en danger et le fait que l’attaque soit survenue pendant les célébrations de l’Aïd al-Adha, qui plus est à des enfants, en est la preuve. Au Togo, on pleure encore les pauvres enfants innocents tombés entre les mains des terroristes.