Burkina Faso: Un cahier de charges rempli pour la nouvelle transition

Burkina Faso: Un cahier de charges rempli pour la nouvelle transition Actualité & Info | Éditions Afrique

Il y a quelques jours, le Burkina Faso connaissait son deuxième coup d’État en l’espace de 8 mois, lorsque la junte militaire menée cette fois-ci par le Capitaine Traoré, prenait d’assaut le pouvoir, mettant ainsi le Lieutenant-colonel Damiba sur le banc de touche. Désormais installée, il est maintenant question de savoir quelle est la feuille de route à adopter pour la nouvelle transition en place.

Une chose est certaine, c’est que les nouveaux dirigeants burkinabè ont du pain sur la planche. Entre l’organisation de nouvelles élections, la reinstauration de la sécurité et les autres problèmes sociaux, on peut dire que Traoré et ses hommes auront beaucoup à faire.

Priorité sur la sécurité

Lorsqu’il prenait le pouvoir au dépens du président élu Roch Kaboré, Damiba avait promis de lutter activement contre les djihadistes. Quelques mois plus tard, la situation ne s’est pas améliorée, au contraire. Les attaques contre l’armée et les civils se sont multipliées. Ainsi, pour justifier son récent putsch, le capitaine Traoré a mis en avant la mauvaise gestion de la question sécuritaire par son prédécesseur qui n’a fait que se dégrader.

Dans l’attente de la feuille de route officielle de la nouvelle junte au pouvoir, la certitude est que la sécurité sera une priorité. Traoré devra non seulement lutter contre le terrorisme, mais également restaurer l’intégrité du territoire burkinabè. Il devra aussi répondre à la crise humanitaire que connait le Burkina, refonder l’Etat et améliorer la gouvernance et enfin, œuvrer à la réconciliation nationale et la cohésion sociale.

Autres questions sociales

En dehors de la sécurité, il faudra se pencher sur le cas des jeunes et de l’emploi, les questions sur le logement, l’assainissement et autres problèmes sociaux auxquels font face les burkinabè. Il ne faudrait pas, dans la volonté de remettre la sécurité sur le territoire, en oublier les autres priorités, ce qui pourrait compliquer davantage les relations entre civils et exécutifs.

Selon le politologue Abdoul Karim Saidou, pour réussir, le gouvernement de transition devra se focaliser sur l’essentiel et laisser les nouvelles autorités qui seront élues à l’issue de la transition gérer par exemple les questions économiques, les questions sociales.

Justement, en parlant d’élections, la transition de Damiba s’était engagée sur une organisation qui se serait tenue au plus tard en juillet 2024. Mais avec le changement à la tête du pays, ce calendrier risque d’être difficilement réalisable, surtout au vu de toutes les conditions à remplir avant les élections.

Pour sa part, Traoré a assuré qu’il continuerait à respecter ses engagements et ceux pris par son prédécesseur Damiba.

Travailler en coopération

Il est clair que la transition au pouvoir aura fort à faire. Les chantiers sont multiples et elle ne pourra pas tout faire toute seule. Il se pose donc l’importance et la nécessité d’un travail en coopération.

Selon l’analyste spécialiste des questions de politique étrangère et de sécurité Sani Adib, il faut rester réalistes et ne pas oublier que le coup d’État est une solution magique à tous les problèmes d’un pays. Les attentes qui suivent un putsch étant généralement exagérées, il faudra accorder du temps à Traoré, qui de son côté, devra adopter une approche internationale plus concertée et coordonnée.

Sur les questions de sécurité par exemple, le Burkina ne pourra pas à lui seul, lutter contre le terrorisme. Il faudra donc miser sur une coopération militaire avec d’autres États et la diversification des partenariats. Une bonne chose de faite puisque ces deux solutions étaient déjà envisagées par l’ancienne junte et qui semble figurer en bonne place dans la stratégie de la nouvelle.

Une mmission de la Cédéao rendue au Burkina après le coup d’État est rentrée le mardi 04 octobre dernier de Ouagadougou, plutôt confiante quant à la suite des évènements. La Cedeao accorde une priorité absolue concernant le retour des civils au pouvoir.

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