Côte d’Ivoire: Quel bilan pour la CPI 11 ans après la crise post-électorale

Côte d'Ivoire: Quel bilan pour la CPI 11 ans après la crise post-électorale Actualité & Info | Éditions Afrique

La Côte d’ivoire souhaite éclaircir la situation liée à la crise post électorale. Il y a 11 ans, le Bureau du Procureur ivoirien recevait l’autorisation d’ouvrir une enquête sur les crimes commis lors des élections présentielles de 2010. Avant de passer sous l’œil du bureau du procureur, l’enquête sur la crise post-électorale était du resorts de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui semble n’avoir pas dûment rempli son rôle.

C’est sur un constat fait par l’OIDH que l’opinion publique s’est rendue compte que rien n’a réellement été fait au sujet des crimes de 2010.

Le Statut Quo

Malgré tous les espoirs fondés en la CPI, force est de constater que plus le temps passe, moins il y a de chance de faire éclater la vérité au grand jour. Des procédures ont pourtant été lancées et après enquêtes, deux suspects ont été interpellés.

Il s’agissait de l’ancien président Laurent Gbagbo et de son ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé. Ils avaient été capturés par les autorités ivoiriennes, avant d’être confiées à la CPI pour recevoir leur jugement.

Malheureusement, et à la grande déception de tous, notamment de l’OIDH, la CPI n’a pas saisi l’opportunité de jouer le rôle qui lui était attribué. Pire encore, la CPI a été incapable de situer la responsabilité dans les deux camps qui se sont affrontés en évitant d’enquêter sur le camp Ouattara.

Par conséquent, il n’y a eu qu’un seul jugement, lequel s’est soldé par l’acquittement et le non-lieu des cas Gbagbo et Goudé en 2021.

Côte d’ivoire: Une nouvelle opportunité à saisir après plusieurs années d’enquête

Aujourd’hui, l’opinion publique et l’OIDH s’accordent à dire que la CPI n’a pas avancé dans ses enquêtes, malgré tous les moyens mis à sa disposition pour bien faire les choses, notamment avec cette autorisation adressée au procureur en date du 3 octobre 2011. Un statut quo qui fait mal, particulièrement aux familles des victimes qui jusqu’à aujourd’hui, pleurent leurs défunts et continuent de réclamer justice, afin de pouvoir faire leur deuil.

Mais avec l’interpellation de l’OIDH sur son inactivité et son incapacité à fournir des réponses et des résultats aux problèmes à elle présentés, un certain espoir renaît auprès de ceux qui attendent que justice soit rendue.

Une occasion également pour la CPI de redorer son blason et donner tort à tous ceux qui l’accusent de soutenir le camp des vainqueurs de cette crise u détriment des vaincus. L’actuel procureur de la CPI, Karim Khan a donc, une chance de faire ce que son prédécesseur Fatou Bensouda n’a pas pu et de bouger les lignes jusque-là, infranchissables.

Et le seul moyen d’y parvenir, c’est en enquêtant sur l’actuel président Alassane Ouattara à qui on reproche de ne pas être aussi blanc que neige. Seulement, acceptera-t-il de se livrer ou de livrer les siens à la justice ?

Pour rappel, Ouattara a grandement récompensé ses hommes avec des promotions et des postes dans l’administration publique et l’armée. En 2017, il a été victime d’une mutinerie dans laquelle il a failli perdre la vie. Il est donc normal pour les uns et les autres de se demander si le président ivoirien serait réellement capable de couper la main qui l’a aidé à s’asseoir sur le trône.

Une chose semble certaine, c’est que la balle et dans leurs camps. La CPI pourrait soit prendre action et punir les criminels, soit continuer à donner raison à ses détracteurs. Quant à Ouattara, il pourrait soit essayer d’apaiser les cœurs des familles des victimes en dénonçant ses hommes qui ont activement pris part à sa conquête sanglante vers le pouvoir, ou continuer à diriger le pays, faisant mine de ne pas savoir quoi faire en guise de dédommagement pour les familles éprouvées.

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