Guinée – Conakry : L’audition de Moussa Camara reportée pour des raisons médicales

Guinée - Conakry : L'audition de Moussa Camara reportée pour des raisons médicales Actualité & Info | Éditions Afrique

Depuis le 28 septembre dernier, le procès le plus attendu de la Guinée a débuté pour juger toutes les personnes impliquées dans le massacre du stade de Conakry en 2009. Il s’agit notamment d’anciens responsables militaires et gouvernementaux, dont l’ancien président Moussa Dadis Camara.

Il était pourtant très attendu, malheureusement Dadis Camara n’aura pas comparu comme prévu tandis que la cour acceptait sa demande de renvoi pour raisons de santé.

Moussa Camara et le massacre du stade de Conakry

C’était en septembre 2009. Des milliers de guinéens se retrouvaient au stade de Conakry pour manifester pacifiquement contre une éventuelle présentation à l’élection présidentielle de 2010, de Moussa Dadis Camara qui avait pris, 9 mois plus tôt, la tête du pays à la suite d’un coup d’état.

Arrivés au stade pour les retenir, les Bérets rouges de la garde présidentielle mais aussi les soldats, les policiers et les miliciens ont fait des dizaines de morts. Un bilan aussi lourd qu’horrible car d’autres dizaines de femmes ont été violées, des individus séquestrés et torturés, de nombreux corps escamotés.

Quelques mois après le massacre, Dadis Camara était écarté du pouvoir avant de s’exiler au Burkina Faso. Il a fait son grand retour en Guinée pour répondre de ses actes et a été emprisonné aussitôt qu’il a foulé le sol guinéen.

Problèmes de santé, comparution renvoyée

Il s’est écoulé exactement 12 minutes entre le moment où Ibrahima Sory Tounkara, le président du tribunal a déclaré : « Monsieur Moussa Dadis Camara, venez à la barre, s’il vous plaît » pour appeler Camara à la barre et celui où il a dit : « Vous avez une semaine M. Camara, l’audience est levée » pour prononcer le renvoi de l’affaire.

Pendant ce laps de temps, Dadis Camara désormais âgé de 57 ans plaidait pour le renvoi en invoquant son état de santé. Après avoir adressé des mots de respect à la cour, il a rappelé qu’il avait déjà informé le directeur de la garde pénitentiaire et le médecin chef de la même garde, qu’il souffrait depuis un bon moment.

Camara a évoqué un palu qu’il a eu et un affaiblissement total, laissant entendre qu’il préférait ne pas s’étendre. Scène marquante puisque Dadis Camara était vêtu d’une tenue civile et avait une démarche mal assurée. L’ancien dictateur était connu pour n’avoir jamais arboré autre chose que son uniforme militaire.

L’ancien président guinéen a reconnu ne pas être au-dessus de la loi et ne pas être en état de comparaître pour le moment. Ce à quoi le tribunal a répondu en disant qu’il ne pouvait pas l’obliger à dire ou à faire ce qu’il ne veut pas ; avant d’accepter sa demande de renvoi y ajoutant : « Si vous dites que vous ne pouvez pas (déposer), le tribunal vous suivra ». L’affaire a été renvoyée au 12 décembre 2022.

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