Guinée : Incarcération de 2 leaders du FNDC après des manifestations sanglantes

Guinée : Incarcération de 2 leaders du FNDC après des manifestations sanglantes Actualité & Info | Éditions Afrique

Le jeudi 28 et le vendredi 29 juillet derniers ont été marqués par des manifestations contre la junte dans la ville de Conakry. Des manifestations meurtrières qui ont fait 5 morts et de nombreux blessés civils et militaires, d’après le ministre de la justice guinéen, Alphonse Charles Wright. Au bout de ces manifestations, l’arrestation puis l’incarcération de deux leaders d’un collectif auteur des marches, après leur passage devant un juge d’instruction, lundi.

Après avoir renversé l’ancien président Alpha Condé le 5 septembre dernier, la junte menée d’une main de fer par le colonel Mamady Doumbouya, a accédé au pouvoir et réquisitionné l’armée « pour le maintien de l’ordre ».

Le passage en force de la junte

Dans les journées de vendredi et samedi, elle a procédé à une vague d’interpellations qui visaient Oumar Sylla alias Foniké Mangué et d’Ibrahima Diallo, deux leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ainsi que la coalition de partis, les syndicats et organisations de la société civile à l’origine de la manifestation.

Lundi après-midi, les deux hommes ont entendus par un juge d’instruction, dans un tribunal non loin de la banlieue de Conakry. Ils ont été envoyés dans la prison civile de Conakry après leur inculpation pour « participation à un attroupement interdit, de pillages, de destruction de biens publics et privés, de coups et blessures volontaires ». Avec eux, le secrétaire exécutif Saïkou Yaya Barry, de l’Union des forces républicaines (UFR), de l’ex-Premier ministre Sidya Touré, ainsi que neuf jeunes poursuivis pour les mêmes délits. 

Le FNDC a dénoncé « une énième provocation et l’instrumentalisation de la justice » sous les ordres de la junte, alors que le procureur demandait une peine de six mois de prison avec sursis et d’une amende de 500 000 fg (60 euros) contre chacun des prisonniers.

La position de la CEDEAO au sujet des manifestation

Dimanche, les « Forces vives de la nation », en collaboration avec la coalition de partis politiques, les syndicats et les organisations de la société civile, ont exigé « l’ouverture immédiate d’un cadre de dialogue inclusif » et menacé de nouvelles manifestations à partir du 15 août 2022 sur toute l’étendue du territoire national.

Le lendemain, c’était au tour de la CEDEAO de solliciter les autorités guinéennes ainsi que la classe politique et la société civile, pour engager un dialogue inclusif afin de « de désamorcer la tension et de convenir d’un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l’ordre constitutionnel ».

Suite à une demande expresse du président en exercice de la CEDEAO Umaro Sissoco Embalo, qui se trouve également être à la tête de la Guinée-Bissau, un autre collectif, a dû suspendre ses manifestations samedi pour quelques semaines. Le mouvement de contestation avait prévu marcher le 4 août sur tout le territoire en vue de dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte.

Si l’on en croit le président Sissoco Embalo qui s’est exprimé à Bissau, il aurait réussi à convaincre la junte d’accélérer le processus de retour à la démocratie qu’elle aurait entamé, allant désormais d’une période de trois à deux ans. Une information qui reste encore à vérifier puisqu’elle n’a pas été confirmée par les autorités guinéennes.

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