Nigéria : La côte gagne du terrain et les populations sont dépassées.

Nigéria : La côte gagne du terrain et les populations sont dépassées. Actualité & Info | Éditions Afrique

La côte nigériane subit les effets du changement climatique. En effet, la zone connait depuis plusieurs années les inondations dues à l’érosion.

Le littoral nigérian s’étend sur 853 km à travers sept États à travers le sud bordant l’océan Atlantique. L’érosion progresse du fait de l’absence du substrat rocheux qui protège cette zone. Le coût de ce phénomène est énorme pour la population. Selon la banque mondiale, la destruction de la côte dans les États de Lagos, Delta, et Cross River est estimée à 1.9 milliard de dollar en 2018, soit 1.6% du PIB combiné.

Le cas du Nigéria n’est pas isolé, selon la National Aeronautics and Space Administration (NASA) des États-Unis, le niveau de la mer pourrait atteindre les 65 cm d’ici 2100. Taiwo Ogunwumi, chercheur en risques environnementaux à l‘Institut de l’Université des Nations unies pour l’environnement et la sécurité humaine à Bonn, en Allemagne attribue cette catastrophe aux actions irresponsables des hommes à l’égard de l’environnement.

La destruction de la côte entraîne des conséquences énormes

La conférence COP 15 qui s’est tenue le mois dernier à Abidjan avait pour thématique principale le changement climatique. Au cours du discours d’ouverture énoncé par le président ivoirien, on a pu avoir une lecture de l’absence des dégâts environnementaux causés par l’action de l’homme au rang desquels la détérioration de la côte.

Bayelsa est composé à 90 % d’eau et possède le plus long littoral de la région. Les habitants sont donc souvent confrontés aux effets de l’activité humaine, mais aussi naturelle. Activité humaine du fait que l’un des plus grands producteurs de pétrole d’Afrique y est installé et les dommages qui s’en suivent ne sont pas des moindres. Certaines communautés sont situées sur des terres qui ne sont en moyenne qu’à 25 m au-dessus du niveau de la mer, de sorte que les bâtiments s’effondrent régulièrement dans tout l’État. On enregistre un effondrement de près de 250 bâtiments.

Par ailleurs, les agriculteurs de l’État d’Obogoro affirment avoir perdu au moins 60% de leur terre natale. L’un d’entre eux, Somkieni Kpekpere, a perdu deux maisons. « Je me sens si triste parce que ces [deux] maisons ont été construites pour m’aider à me souvenir de mon dur labeur », a déclaré ce père de trois enfants. Même l’endroit où il loge maintenant avec sa famille a développé des fissures et il s’inquiète d’une répétition de la situation, d’autant plus que la maison se trouve près d’une rivière.

La zone rencontre également des problèmes d’électricité car les poteaux qui servent d’installation ont été emportés par les eaux.

Des mesures doivent être prises par l’État du Nigéria afin d’atténuer les effets de l’érosion.

Les experts font comprendre que l’érosion de la côte ira grandissant aussi longtemps que des mesures d’urgence ne seront pas prises. Il s’agit notamment de la restauration de la mangrove qui implique la plantation des arbres tout au long de la côte. Ogunwumi déclare que cela constitue un tampon contre les évènements climatiques externes.

Ces actions ne peuvent être menées sans l’aide du gouvernement. Kenneth Omokahire, une victime fait savoir que l’action communautaire ne saura venir à bout de ces catastrophes. Ils ont à cet effet besoin que l’État participe en mettant à disposition les ressources techniques et financières nécessaires. « Un gouvernement qui peut emprunter des millions de naira pour acheter des véhicules peut également emprunter de l’argent à des fins de développement », a déclaré Oyibo.

La Niger Delta Development Commission (NDDC) aurait également attribué des contrats pour le remplissage de sable et la protection du littoral dans certaines communautés, mais les entrepreneurs ont abandonné le projet.

Les résidents affirment que la NDDC, une agence gouvernementale créée en 2000 pour faciliter le développement du delta du Niger, a l’habitude d’attribuer des contrats de plusieurs millions de dollars pour des projets mais de ne pas les réaliser. Même le gouvernement de l’État prétend que Bayelsa a le plus grand nombre de projets abandonnés par la NDDC.

Le développement des pays d’Afrique suit une trajectoire différente des autres pays développés. En effet, subissant les actions de leur pollution, il nous est impossible d’envisage un développement sans prendre en compte la question de l’environnement. Les gouvernements ont le devoir de choisir leurs priorités afin de bâtir des nations durables. Par ailleurs, les entreprises implantées dans ses zones et qui polluent devraient dédommager les populations environnantes.

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