Kenya: Des policiers poursuivis pour les violences post-électorales de 2017

Kenya: Des policiers poursuivis pour les violences post-électorales de 2017 Actualité & Info | Éditions Afrique

La justice kenyane fait parler d’elle grâce à des faits sans précédent de son histoire. En effet, 5 ans après les élections présidentielles de 2017, elle poursuit des policiers qui avaient été impliqués dans plusieurs actes de violences, pour crimes contre l’humanité. Cinq ans, c’est long, mais c’est le temps qu’il a fallu attendre pour enfin en arriver à ce résultat et pour le Procureur, ce délai s’explique par  » la complexité des délits « .

Le scrutin de 2017

En 2017, le Kenya vivait un scrutin présidentiel tendu entre le désormais ancien président Uhuru Kenyatta et son opposant Raila Odinga. Au bout de ce scrutin qui avait déclaré Kenyatta vainqueur, Odinga en tant que principal opposant, avait contesté ces résultats.

S’en sont suivies des manifestations menées par ses partisans. Celles-ci avaient été durement réprimées par les forces de l’ordre qui en ont profité pour abuser de leur autorité, transgresser les règles et bafouer les droits des civils.

D’après le procureur, il s’agissait d’attaques systématiques contre les civils. Des attaques planifiées et coordonnées, bien loin d’être le fruit du hasard.

Le résultat de 5 ans d’enquêtes

Après 5 ans d’enquête, les résultats ont établi l’implication d’officiers de police dans le meurtre d’un bébé, ainsi que d’autres faits graves de violations des droits humains comme des tortures, des viols et d’autres violences sexuelles.

Dans un rapport conjoint établi en janvier 2022 par la FIDH et la Fédération kényane des droits de l’homme, il est rapporté que des violences sexuelles avaient été utilisées comme arme politique lors de l’élection de 2017, en particulier dans les bastions de l’opposition.

La commission nationale kényane sur les droits de l’homme avait documenté 94 morts, 201 cas de violences sexuelles et plus de 300 blessés, principalement attribués aux forces de l’ordre.

Une première

Au Kenya, de telles poursuites judiciaires sont une première dans son histoire. Un fait qui n’est pas passé inaperçu chez les défenseurs des droits de l’homme.

D’ailleurs, le nouveau Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a parlé d’un « pas important vers la responsabilité pour les violations flagrantes des droits de l’homme au Kenya, après les violences de 2017 « .

Ni l’identité ni le nombre exact de policiers visés n’ont été rendus publics mais le Procureur a d’ores et déjà annoncé que des policiers sont poursuivis pour crimes contre l’humanité, pour des faits qui remontent à la crise post-électorale de 2017.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile