Le Divorce entre la France et le Mali est consommé.

Le Divorce entre la France et le Mali est consommé. Actualité & Info | Éditions Afrique

« Au regard de ces manquements graves et des atteintes flagrantes à la souveraineté du Mali, le gouvernement de la République du Mali a décidé de résilier le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 conformément aux dispositions de l’article 26, alinéa 4« 

La coopération entre les militaires maliens et la force de l’union européenne Takuba a été rompue. Le Mali accuse cette dernière « d’atteintes flagrantes » à sa souveraineté, déclaration qualifiée d’ « injustifiée » par la France.

Notons que depuis plusieurs années déjà, les deux parties entretenaient des relations militaires. Le 10 janvier 2013, Diacounda Traoré alors président de la transition, d’une simple lettre fera appel à la France au vue de la prolifération des attaques des groupes armés du Nord.

La réponse de la France fût prompte et à la mi-janvier, elle a opérationnalisé son intervention. Ce n’est que bien plus tard, que les partis ont dressé un cadre juridique pour formaliser la demande du Mali, mais également circonscrire l’intervention de la France. En 2014, les accords sont revus pour intégrer la dimension Barkhane et en 2020, pour prendre en charge la question de Takuba.  

Si au départ la collaboration semblait bien se passer, le Mali semble désenchanté à l’idée de poursuivre cette relation. Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, a déclaré sur la chaîne de télévision publique ORTM TV que « Le gouvernement de la République du Mali a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » l’accord des 7 et 8 mars 2013 déterminant le statut du détachement français qui s’applique aux forces Barkhane et le protocole additionnel des 6 au 10 mars 2020 déterminant le statut du détachement non français de la force Takuba conformément à la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités dont les articles prévoient les modalités de dénonciation d’un accord lorsqu’elles ne sont pas expressément déterminées dans l’accord »

Aucune des deux parties n’a à ce jour révélé les termes de l’accord et La Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) du Mali n’a pas souhaité s’exprimer sur la question.

Il fallait s’attendre à la cession de la coopération militaire entre la France et le Mali.

Le point de rupture de cette relation vielle de 10 ans est entre autre le retrait abrupt des soldats Takuba des rangs Barkhane en juin 2021. Le caractère unilatéral de cette action rentre en violation de l’accord signé entre les deux parties. Le mécontentement du Mali a déjà été manifesté par l’expulsion de l’ambassadeur de l’hexagone.

Par ailleurs, le Mali déplore la violation de son espace aérien par la France. En effet, des aéronefs français ont été repérés dans des zones faisant partir des zones d’interdiction temporaire. Il s’agit là d’une violation des accords entre les parties et d’une atteinte à la souveraineté de l’État. Le premier ministre Malien parlera d’action qui encourage la division au sein du pays.

Le Mali dans le souci de mieux encadrer l’action des deux parties, a proposé des amendements de l’accord en Décembre 2021, et en réponse, la France demanda une relecture des termes de l’accord par des Experts, dix années plutard.   

En Février 2022, alors la tension était insoutenable, mais plusieurs ne se savaient pas à l’aube d’une rupture des accords entre Bamako et Paris.

« Et finalement le Mali a opté pour la dénonciation des accords, jugeant de mauvaise foi cette réponse de Paris en février 2022 relative à la mise en place comité d’expert pour discuter de la révision des clauses de cet accord« , déclare  M. Dakono. Le porte-parole du gouvernement a annoncé cette décision « Au regard de ces manquements graves et des atteintes flagrantes à la souveraineté du Mali, le gouvernement de la République du Mali a décidé de résilier le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 conformément aux dispositions de l’article 26, alinéa 4« , a-t-il ajouté.

La communauté internationale est donc informée de la fin du contrat entre Paris et Bamako au sujet de la sécurité au Mali.

Pour la France, La décision du Mali est « injustifiée ».

Face à ces accusions, la France répond en faisant mention de ce que « cette décision est injustifiée et conteste absolument toute violation du cadre juridique bilatéral », tels sont les propos recueillis auprès de l’agence française de presse citant un porte-parole du gouvernement. En effet, elle fait mention du fait qu’elle avait déjà commencé le retrait de ses troupes suite aux coups d’État et compte continuer en bon ordre cette opération conformément aux engagements qu’elle a pris auprès de ses partenaires.

Le Mali diversifie ses partenaires militaires

La palette d’alternative se présente mince pour le Mali. En effet, Barkhane avait déjà commencé a quitté le sol malien pour s’occuper des autres pays du Sahel. L’autorité de transition compterait donc sur une autre coopération militaire au sein du territoire. On tendrait vers une diversification de la coopération militaire malienne.

Même si les autorités n’évoquent pas la présence de mercenaires russes sur le sol malien, des observateurs affirment que le pays est dans une logique de diversification de ses partenaires militaires, lesquels seraient la chine ou la Russie.

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