Mali/Côte d’Ivoire : La CEDEAO dans l’incapacité d’exécuter ses menaces de sanction à l’encontre du Mali ?

Mali/Côte d'Ivoire : La CEDEAO dans l'incapacité d'exécuter ses menaces de sanction à l'encontre du Mali ? Actualité & Info | Éditions Afrique

La sanction est tombée à Bamako. Après des mois entiers de détentions les autorités maliennes ont annoncé la condamnation des 46 soldats ivoiriens. Malgré les diverses pressions mais surtout celle de la CEDEAO les autorités maliennes ont catégoriquement refusé de libérer les soldats, un refus que l’opinion publique s’attendait à voir suivi d’une sanction, qui ne sera en fin de compte pas appliquée par l’organisation.

Finalement, il n’y aura pas de sanction pour le Mali. Contactés par RFI, des diplomates de la CEDEAO ont déclaré à l’unanimité que le pays de Goïta ne sera pas sanctionné dans l’immédiat.

Retour sur les faits

L’affaire des soldats ivoiriens détenus a pris en l’espace de quelques mois de plus en plus d’ampleur, créant de vives tensions entre Abidjan et Bamako. Arrêtés par les autorités maliennes dès leur arrivée sur le territoire national, ces militaires accusés par le Mali d’être des mercenaires, sont passés par toutes les émotions. D’abord 49, ils ont vu 3 des leurs être libérés, ce qui a fait naître de l’espoir en eux.

Mais, c’était avant que le Mali ne veuille se servir de la situation pour récupérer certains citoyens recherchés par la justice et exilés en Côte d’Ivoire. Malgré les négociations et interventions de hautes instances, ils ont finalement été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle à Bamako.

Selon le procureur général Ladji Sara, la justice malienne les a finalement déclarés coupables d’attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre […] ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur.

Aucune sanction pour le Mali

En convoquant une cour d’assises spéciale pour juger les 46 soldats, et ce, avant la fin du délai de la CEDEAO, Bamako a montré qu’elle avait quand même prêté une oreille attentive au message de l’organisation sous-régionale.

La visite des autorités ivoiriennes au Mali a donné suite à la signature d’un mémorandum entre les deux gouvernements. Ce qui a nettement contribué à l’amélioration des relations entre les 2 pays où il n’existait que des tensions depuis quelques mois.

Des sanctions seraient probablement mal venues puisqu’elles créeraient de nouvelles tensions, chose que la CEDEAO veut absolument faut absolument éviter. Tous les regards sont rivés vers le siège du palais présidentiel à Kolouba où une éventuelle grâce présidentielle pourrait être décidée.

Et pour ne pas ralentir le processus qui pourrait conduire à cette décision, les avocats de la défense ont déposé au greffe de la Cour d’appel un acte de non-pourvoi afin d’attester qu’ils renoncent à exercer toute voie de recours. De son côté, le Togo en tant que médiateur, né cesse de multiplier les initiatives pour un dénouement rapide et heureux.

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