Mali : Le Kremlin remplacerait-il l’Élysée à Bamako ?

Mali : Le Kremlin remplacerait-il l’Élysée à Bamako ? Actualité & Info | Éditions Afrique

L’acte de divorce a été officiellement signé avec un communiqué malien mettant fin aux accords de défense qui liait le Mali et la France. L’expulsion de l’ambassadeur français, le retrait par la France des troupes Barkhanes et Takuba, ensuite la création par l’armée malienne d’une zone d’exclusion aérienne des forces françaises et enfin le rapprochement entre Bamako et Moscou, ont contribué à cette séparation.

Les autorités maliennes reprochent son ex-partenaire, la France, sa fausseté dans la lutte contre le terrorisme, son complexe de supériorité, car bien souvent a bafoué la souveraineté de l’état malien les traitants plus comme des subalternes que comme des partenaires. La France est également accusée d’une certaine complicité avec les ennemis de la République du Mali que sont les séparato-djihado-terroristes. Au lieu de combattre les Groupes Armés Terroristes, GAT, les forces françaises aurait contribué à leur expansion.

Cependant, la France a rejeté toutes ces allégations et pense que la décision du mali quant à la fin des accords est injustifiée. Les colonels au pouvoir ont jugé bon de se tourner vers la Russie pour trouver une solution à leurs problèmes de sécurité nationale. Ils semblent être soutenus par une grande partie de la population. Cette situation qui a fortement contrarié l’Élysée, la France a donc décidé de retirer ses troupes du Mali.

Le pays est sanctionné par des organisations sous-régionales telles que la CEDEAO et l’UEMOA, qui sont sous tutelle française. Ces sanctions comprennent le gel des avoirs financiers du Mali dans la banque commerciale de l’UEMOA, la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec les pays membres de la CEDEAO et la suspension des transactions financières et commerciales. Comme si ces sanctions ne suffisaient pas, la France a entraîné dans son jeu l’UE, qui est le principal bailleur de fonds du Mali. Cette dernière a également suspendu sa coopération avec le Mali. Les États-Unis ont suivi les traces de l’Union européenne en suspendant la coopération avec le Mali dans de nombreux domaines. D’autres branches occidentales d’institutions financières comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, ont fermé leurs robinets financiers. N’ayant pas de port maritime et dépendant économiquement à plus de 70% des produits d’importation, le Mali devra urgemment trouver un nouveau partenaire pour combler le vide laissé par la France et ses alliés.

Le Mali a juste deux alternatives, la Russie et dans une moindre mesure la chine. La présence de soldats russes sur le territoire malien dévoile déjà une collaboration entre les deux pays. Des experts en géopolitique et en finance pensent que ni la Russie, ni la Chine ne peuvent combler le vide laissé par la France et ses alliés. Il faudra donc observer attentivement les prochains mouvements stratégiques du Mali pour savoir si cet avis se confirme ou non.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile