Dans sa quête de l’indépendance, la vraie, le régime Goïta a décidé de couper les ponts avec l’ancien allié et colon français, au profit de son nouvel allié russe. Mais, en faisant cela, le Mali s’est mis à dos tout l’Occident qui semblait pourtant soutenir le Mali au début de son initiative. Désormais, Occident et Amérique se sont unis dans le cadre de leur combat contre l’ennemi commun russe et tous ses alliés. Une situation qui met le Mali dans de beaux draps.
Afin de mettre les choses au clair quant aux pays indésirables, les États-Unis ont établi une liste qui circule sur les réseaux sociaux. En tant que nouvel ami de la Russie, le Mali est inévitablement dans la ligne de mire des États-Unis.
Persona Non Grata
Au moment de l’invasion russe en Ukraine, les États-Unis et l’Occident ont mis une pression considérable à plusieurs États africains afin de prendre officiellement parti. Si certains pays ont préféré jouer la carte de la diplomatie en déclarant ne pas avoir l’obligation de choisir parmi deux pays avec qui ils entretenaient des bons rapports, le Mali quant à lui, a clairement pris position, bien que plus tard et officieusement.
Après ces faits, il était plus ou moins évident que les deux grands alliés américains et occidentaux, ne laisseraient pas cet acte impuni. En effet, si les USA ont dressé cette liste, c’est qu’ils reprochent à ces pays leur abstention au moment du vote de la résolution condamnant l’invasion russe en Ukraine et leur collaboration avec le groupe russe Wagner.
Le Mali dans une position inconfortable
Pour le président américain Joe Biden, l’équation est claire. Les pays qui ont choisi la Russie, doivent en payer le prix sur les plans économiques et financiers.
Mais le Mali peut-il réellement se permettre de se passer de l’aide de l’occident, lui qui veut tant amorcer son développement ? En toute honnêteté, aussi difficile que semble être l’opération, elle n’en est pas moins impossible. Le problème est que jusqu’à présent, tous les principaux partenaires financiers du Mali étaient de l’Occident.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes et sont formelles. L’aide budgétaire au développement qui passe par les nombreux projets impliquant la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et tous les autres pays européens, n’ont rien à voir avec ce que proposent la Russie et ses alliés.
Le Mali survivra-t-il ?
Cet éloignement diplomatico-économique du Mali résultant de son choix de se défaire de l’Europe pourrait lui compliquer la tâche. Surtout maintenant que les États-Unis se sont joints à la danse.
Il faut dire que, autant la Russie semble idéale et mieux que l’Occident, autant elle aussi a des objectifs, dont le plus important est de faire des économies. La Russie est un grand pays, mais il a le même PIB que celui de l’Espagne. Avec les dépenses effectuées durant la dernière crise qui l’a impliquée face à l’Ukraine, la Russie cherche à dépenser moins tout en commercialisant sa matière première.
La vérité est que, le seul aspect pour l’instant sur lequel la Russie pourrait être bénéfique au Mali, c’est sur le plan militaire. La seule solution pour le Mali serait d’élargir sa base et se trouver plus d’alliés afin d’atteindre ses objectifs.
Il ne reste plus qu’à espérer que le régime en place prendra les bonnes décisions qui s’imposent afin de préserver les populations maliennes et leur épargner une énième catastrophe car en matière de politique, celui qui a toujours le plus à perdre, c’est le peuple.