Rwanda : Ouverture du procès sur le génocide malgré le boycott du suspect

Rwanda : Ouverture du procès sur le génocide malgré le boycott du suspect Actualité & Info | Éditions Afrique

28 ans après le génocide rwandais dans lequel plus de 800 000 Tutsis ont perdu la vie aux mains de leurs frères Hutu, le procès de l’un des suspects de ce massacre a débuté hier jeudi à La Haye dans un tribunal de l’ONU. Malgré le boycott du suspect, les juges ont déclaré que le procès doit se poursuivre.

Le suspect en question est Félicien Kabuga, un ancien homme d’affaires rwandais âgé de 80 ans et propriétaire d’une station radio. Kabuga a été définitivement capturé il y a deux ans après plusieurs décennies de fuite.

« Faites entrer l’accusé »

C’est depuis sa cellule de prison que Kabuga, l’un des derniers suspects recherché par un tribunal de l’ONU pour sa participation dans les crimes commis en 1994, a décidé de boycotter le procès. C’est en mai 2020 que le suspect est appréhendé à Paris en pleine période de confinement dû à la pandémie de Covid-19. Il est directement extradé à La Haye où il plaide non coupable.

Kabuga a trois chefs d’accusation de génocide, deux chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et des accusations pour avoir armé les milices Hutu.

D’après Rashid Rashid, procureur de l’ONU, Mr Kabuga n’a pas eu besoin d’être armé d’un fusil ou d’une machette pour participer au massacre. Sa responsabilité vient du fait qu’il a aidé à fournir des armes aux milices Hutu et a favorisé la formation qui les a aidées à apprendre à se servir desdites armes.

Kabuga a également grandement participé à une vaste campagne d’encouragement et d’incitation à la haine au moyen de son diffuseur, la Radio Télévision Libre des Milles Collines (RTLM). Cette accusation couvre les faits de viols, agressions sexuelles et meurtres puisque des émissions de la RTLM encourageaint les Hutu à goûter aux femmes Tutsi.

Rendre justice aux victimes du génocide à tout prix

Lors des procès d’extradition en France, Kabuga a toujours nié les faits, qualifiant les accusations de mensonges. Désormais, il va jusqu’à refuser d’assister aux procès, que ce soit en personne ou par liaison vidéo.

Mais, « Le procès doit se poursuivre !  » Ont décidé les juges avec la déclaration d’ouverture du procureur. Selon Serge Brammertz, procureur de l’ONU, l’ouverture de ce procès est une bonne chose car elle servirait à renforcer la justice internationale. En effet, il n’est jamais trop tard pour rendre justice et punir les criminels qui ont détruit la vie de milliers de personnes.

Brammertz a déclaré « Même si cela a pris plus de 20 ans, la justice peut toujours être couronnée de succès et que la justice peut être rendue ». L’espoir de tous est donc désormais que justice sera faite, pour la mémoire et l’honneur de tous ceux qui ont péri et souffert de ces massacres et pour montrer au monde qu’aucun crime ne reste impuni.

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