RDC/Rwanda : Le Kenya dément les rumeurs de signature d’un accord sur son territoire.

RDC/Rwanda : Le Kenya dément les rumeurs de signature d'un accord sur son territoire. Actualité & Info | Éditions Afrique

Le gouvernement Kényan par le biais de sa cellule de communication dément la rumeur selon laquelle les présidents rwandais et congolais auraient signé un accord sur son territoire. Les deux pays actuellement en conflit n’ont pas manifesté une quelconque volonté allant dans ce sens. D’ailleurs, la République démocratique du Congo avait pris la décision de suspendre tous les protocoles d’accords, accords et conventions conclus avec le Rwanda.

Le communiqué clarifie les faits

Des personnes que la cellule de communication qualifie de « mal intentionnées » ont propagé cette rumeur dans un contexte marqué par un conflit entre la RDC et le Rwanda. Les forces armées de la république démocratique du Congo ont ouvertement accusées le Rwanda d’acte de violence dans le but de prendre possession du nord Kivu.

Il fallait donc pour le gouvernement Kenyan élucider cette affaire avant de se retrouver dans une position délicate vis-à-vis des deux autres pays. « Halte à l’intox. Il n’y a aucun accord signé entre les présidents Tshisekedi et Kagame », a précisé la cellule de communication dans un communiqué rendu public le 20 juin.

La photo qui appuie la rumeur a d’après le Kenya été prise plus tôt auparavant dans le cadre de la signature du livre d’or au palais présidentiel State House. « Il s’agit des photos prises à la signature du livre d’or au palais présidentiel (state house), un exercice symbolique auquel tous les chefs d’Etat se sont livrés à tour de rôle pour témoigner de leur gratitude au président kényan, Uhuru Kenyata, pour ses bons offices dans la résolution de la crise à l’est de la République démocratique du Congo », précise le communiqué.

Le Rwanda est considéré comme « agresseur » par le Kenya

La situation entre les deux pays se détériore de plus en plus. Au cours du conseil supérieur de défense qui s’est tenu le 15 juin 2022 à la Cité de l’Union africaine sur la situation sécuritaire à l’Est, la République démocratique du Congo avait pris la décision de suspendre tous les protocoles d’accords, les accords et les conventions conclus avec le Rwanda.

Le communiqué du Kenya est clair sur le type de rapport entre les deux pays, en précisant la position de chacun d’eux : « Au moment où la RDC a rompu tous les accords signés avec le Rwanda, il est inadmissible que d’autres accords soient signés avec ce pays agresseur ».

Cette déclaration légitimise les décisions prises par le gouvernement congolais à l’endroit du Rwanda dans le cadre du conflit les opposant. Les forces armées avaient clairement fait mention de leur position dans un communiqué rendu publique le 13 juin 2022 à la suite de l’invasion qui a causé la mort de deux jeunes enfants. Les FARDC ont déclaré qu’il ne céderait pas un centimètre de leur territoire au Rwanda, tout en prenant des mesures à la hauteur de leur seuil de tolérance.

L’Afrique n’a pas le luxe de se permettre une guerre

Le mutisme du Rwanda face à toutes les dérives qui lui sont imputées laisse place à l’interprétation. Victime d’un génocide qui a causé des traumatismes socio-économiques à peine guéris, le pays est mieux placé pour comprendre que la violence n’est en aucun cas une option et y faire recours n’est pas dénuée deux conséquences pour les deux partis.

La colère du Congo est légitime au vu des faits qui sont présentés. La rupture des accords, marquant la cession de relation diplomatique bilatérale est évocateur d’une profonde volonté de passer à autre chose. Au milieu de ce conflit en plein essor, il est important de garder à l’esprit que l’Afrique n’a pas le luxe de s’offrir une guerre.

La situation économique et sécuritaire sur le continent est déjà assez instable. En proie à la famine et aux violences, les africains n’aspirent qu’à un avenir meilleur, que seul les africains ont la légitimité d’offrir. Comment bâtir une Afrique unie lorsque l’égoïsme national prône sur le bien-être collectif ?

Dans un contexte où des projets de vivre et œuvrer ensemble sont en cours de préparation, il est plus que nécessaire de gérer ce conflit en interne avant que les puissances étrangères ne commencent à s’en mêler. L’Union Africaine devra prendre des mesures strictes afin d’éviter qu’un conflit éclate. L’Afrique espère en une meilleure gestion de ce conflit qui n’a d’ailleurs pas lieu d’être.

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