Afrique : Flambée du prix de l’huile de palme

Afrique : Flambée du prix de l'huile de palme Actualité & Info | Éditions Afrique

En Afrique, les populations n’ont qu’un seul mot en bouche : « Inflation ! Inflation ! Inflation ! » Et pas besoin d’être un expert en économie pour constater que tout a augmenté et que les citoyens ont de plus en plus de mal à se nourrir, pour ne citer que ce besoin primaire. Alors que la Russie envahissait l’Ukraine, il semblerait qu’elle ait donné une raison à certains d’augmenter les prix des produits de première nécessité, au grand dam des consommateurs qui étouffent.

Au début, tout le monde blâmait la crise russo-ukrainienne. L’excuse facile que n’importe quel commerçant sortait pour justifier la flambée des prix au marché. Aujourd’hui, cette excuse ne passe plus et les populations se posent de plus en plus de questions quant aux réelles raisons de cette inflation.

La flambée des prix de l’huile de palme

En Afrique, les prix de pratiquement toutes les denrées alimentaires ont augmenté. De la farine au poisson, en pensant par la tomate et le sucre, la ménagère a du mal à remplir son panier. Mais s’il y a un produit dont la hausse du prix a fait parler, il s’agit bien de l’huile de palme.

Au Gabon, l’un des principaux exportateurs d’huile de palme raffinée en Afrique, les populations sont perplexes. En effet, depuis les 5 dernières années, la production gabonaise d’huile n’a connu aucune baisse. Constamment en augmentation, elle a même atteint le chiffre record d’environ 450.000 tonnes l’année dernière.

Au Cameroun, non loin du Gabon, la situation est la même. L’augmentation des prix de l’huile battent des records. Depuis fin février, les prix n’ont cessé de grimper, laissant là aussi, les populations perplexes quant aux raisons qui justifieraient cela.

Afrique : Les opérateurs économiques entretiendraient l’inflation

Mais alors, quelle serait la cause de cette flambée constante des prix ? Au début, on accusait l’invasion russe en Ukraine. Mais aujourd’hui, cette excuse commence à ne plus passer, surtout que de plus en plus de langues se délient et s’interrogent.

En RDC, on indique que la hausse du prix de l’huile de palme serait due à celle des coûts du transport maritime, mais aussi au manque d’intrants agricoles pour soutenir la production locale d’huile.

Au Gabon, le ministère de l’économie a publié un communiqué pour mettre en garde les opérateurs économiques qui entretiendraient une pénurie factice pour contraindre les acheteurs à accepter une hausse des prix.

Pendant ce temps, au Cameroun, cela s’expliquerait par l’opportunisme de certains opérateurs économiques qui profitent de l’augmentation d’un ou deux produits sur le marché, pour appliquer cela à tous les autres produits, même ceux qui n’ont aucun rapport avec la guerre.

En d’autres termes, il s’agirait là d’agents économiques qui profiteraient de la tendance pour s’enrichir. Ce qui pourrait également s’appliquer au Mali où les commerçants profitent de l’emprise des djihadistes sur une partie du pays, pour fixer les prix qui les arrangent au détriment des consommateurs, tous venus se réfugier à Bamako.

Inflation : l’Afrique cherche toujours le bout du tunnel

Le véritable problème à l’heure actuelle est de savoir ce qu’il y a lieu de faire pour aider les populations. Tandis que dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, l’État s’est engagé à aider les populations à s’en sortir, dans d’autres, comme au Gabon, le gouvernement a promis de mettre sur pied des mesures de contrôle afin « de sanctionner sévèrement tous les contrevenants dans le but de préserver le pouvoir d’achat des ménages ».

Une promesse est toujours préférable à la solution proposée par le ministre du commerce camerounais qui a demandé aux ménages de fonctionner par systèmes de tontines et cotisations afin de pouvoir acheter ces produits devenus trop coûteux.

Au Mali, le gouvernement en place n’a toujours pas réagi, alors que se pose aussi le problème de monopole qui rendrait la situation davantage critique. Trois commerçants auront les produits de première nécessité et en tant qu’importateurs principaux et fixeront les prix. Une situation regrettable que dénonce le professeur d’économie Sekou Diakité, selon qui l’État doit chercher à combattre cela.

En attendant que chaque pays trouve une solution favorable, ce sont comme toujours, les citoyens de la classe moyenne qui en paient le prix, tandis que les autorités, du haut de leur confort, jouissent des meilleurs privilèges. L’inflation, on la voit tous venir et s’installer, mais on n’en voit jamais ou très rarement, la fin.

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