Afrique: Gaz naturel et énergies renouvelables, Le bon mix pour lutter contre le réchauffement climatique

Afrique: Gaz naturel et énergies renouvelables, Le bon mix pour lutter contre le réchauffement climatique Actualité & Info | Éditions Afrique

En Afrique comme partout ailleurs, la question de l’équilibre entre développement économique et préservation de l’environnement se pose de plus en plus. Tandis que l’union européenne s’est déjà engagée dans un processus effectif de transition, les pays africains ne sauraient suivre la tendance actuelle au même rythme. En effet, selon le rapport de la Fondation Mo Ibrahim, militant pour la bonne gouvernance , la transition énergétique africaine devrait reposer à la fois sur les énergies renouvelables et le gaz naturel, combustible moins polluant.

Les problèmes énergétiques en Afrique sont réels. L’Afrique du Sud est actuellement en plein crise énergétique plongeant les populations urbaines et rurales dans le noir. Selon le rapport intitulé « Remédier au déficit énergétique de l’Afrique : changement climatique, énergies renouvelables et gaz » qui a été publié il y a quelques jours, la situation du continent en matière d’énergie demeure précaire.

Il rappelle que 600 millions d’Africains sont dans le noir et 900 millions brûlent du bois ou du charbon pour faire la cuisine. Par ailleurs, « la hausse de la demande énergétique est inéluctable sur le continent dont la population devrait presque doubler d’ici 2050, et tripler d’ici 2100 ». Ces statistiques montrent la nécessité d’axer le développement énergétique sur des leviers durables afin d’éviter des catastrophes climatiques comme celles que vit le monde actuellement.

Pour allier développement économique et protection de l’environnement, la transition énergétique en Afrique doit reposer à la fois sur le gaz naturel, combustible fossile le moyen polluant et les énergies renouvelables. Ceci permettra de faciliter l’accès à l’électricité et de s’acheminer vers l’objectif de de développement durable numéro 7 à savoir: »garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable« 

Afrique: Énergies éoliennes, solaires et hydroélectriques sous exploitées

Conscient de ces défis, les États africains ont multiplié les investissements dans ce sens. En effet, entre 2010 et 2019, on enregistre un investissement de 47 milliards de dollars dans les énergies propres contre 13.4 milliards entre 2000 et 2009. Néanmoins, le potentiel du continent reste inexploité alors que cinq des dix pays au plus grand potentiel solaire se trouve en Afrique:

Par ailleurs, il existe un énorme potentiel en matière d’éolienne qui pourrait multiplier par 30 la capacité de production électrique du Tchad, du Niger, de la Maurétanie et du Mali. Sur le continent, l’énergie éolienne représente 1.7% de la production, soit 14 171 GWh en 2018. L’Afrique du Sud à elle seule en produit à hauteur de 46% pour l’Afrique. Selon Atlas monde Vent, cette source d’énergie est abondante dans le Sahara et la Corne de l’Afrique, mais également sur les côtes du sud de l’Afrique.

Le potentiel hydroélectrique africain est énorme. L’Agence internationale de l’énergie évalue ce potentiel à 300 GW, soit l’équivalent de 300 réacteurs nucléaires. La puissance installée des centrales hydroélectriques africaines s’élevait à 37 297 MW fin 2019, dont 3 377 MW de centrales de pompage-turbinage. Toutefois, l’Afrique représente 17% de la population mondiale mais seulement 6% de l’approvisionnent énergétique.

Pour le solaire, le continent possède un potentiel énorme mais seulement 1,2% de la capacité mondiale installée. Quant à l’énergie éolienne, son exploitation n’a pas encore démarré sur le continent, à l’exception du Maroc. S’agissant des grands projets hydro-électriques, ils sont désormais limités.

Le développement de l’Afrique a encore besoin des énergies fossiles

Le déficit énergétique en Afrique est réel malgré les différentes sources disponibles. Pour construire une Afrique durable, il devient donc plus qu’important de mettre en avant notre potentiel énergétique tout en développant des énergies alternatives. Le continent africain pour atteindre le niveau d’industrialisation souhaitée ne saurait complètement délaisser les énergies fossiles. Ces énergies sont quasi indispensables pour les industries comme l’aciérie et la cimenterie.

Le gaz apparaît au vu de la situation comme un bon compromis pour entamer la marche vers une énergie plus respectueuse de l’environnement. Moins polluante que le charbon, le diesel ou encore la biomasse traditionnelle, cette ressource pourra dans plusieurs secteur se substituer aux sources d’énergies traditionnelles.

Selon le rapport, l’augmentation de la part du gaz dans le mix énergétique de l’Afrique n’augmentera que très peu sa part des émissions mondiales de carbone. « Si l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne hors Afrique du Sud triplaient leur consommation d’électricité en utilisant exclusivement du gaz naturel, cela n’ajouterait en effet que 0,6 % aux émissions de carbone à l’échelle mondiale. »

Une grande difficulté subsiste tout de même, malgré les différentes perspectives. La préservation de l’environnement demande une mobilisation continue et du plus grand nombre. En effet, si tandis que l’Afrique en voie de développement décide revoir sa marche, les pays européens et les autres grandes puissance devraient revoir leur politique énergétique faute de quoi, les efforts ne mèneront à aucun résultats.

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