Afrique : la tournée africaine de Lavrov à la recherche d’amis non-occidentaux

Afrique : la tournée africaine de Lavrov à la recherche d'amis non-occidentaux Actualité & Info | Éditions Afrique


Si la crise entre la Russie et l’Ukraine a bien laissé voir une chose, c’est que l’Afrique ne s’est pas allié au reste du monde pour condamner et sanctionner la Russie. C’est dans une optique de renforcement de ces liens d’amitié entre l’Afrique et Moscou que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a entamé une tournée dans le continent. Lundi, c’était au tour de la RDC de recevoir sa visite.

L’Afrique a toujours entretenu des relations avec l’Occident avec qui plusieurs pays sont liés. Grâce à leurs terres et sous-sols riche en matières premières, les pays africains ont toujours été l’objet de la convoitise de leurs homologues à travers le monde. Cette semaine uniquement est la preuve que ces liens ne comptent pas être coupés d’aussi tôt. Entre la tournée africaine de Macron (qui doit se rendre au Cameroun, au Bénin et en Guinée Bissau) et la visite de Mike Harmer, envoyé spécial des USA pour la corne de l’Afrique, en Égypte et à l’Éthiopie ; ce n’est certainement pas la Russie qui serait restée sans rien faire.

Surtout après avoir été témoin de la position des pays africains concernant la guerre en Ukraine où plusieurs ont évité de prendre parti. En effet, de nombreux pays africains se sont retrouvés entre deux pays avec qui ils ont des liens. Tandis que certains importent des céréales russes et, de plus en plus, de l’énergie, d’autres achètent aussi des céréales ukrainiennes et bénéficient des flux d’aide et des liens commerciaux occidentaux.

Le but de la tournée africaine de Lavrov

Dans une colonne publiée dans les pays où il se rendra, M. Lavrov n’a pas manqué de faire l’éloge de l’Afrique qui n’a pas cédé à la pression occidentale subi concernant la situation en Ukraine et a salué sa position qu’il a qualifiée de « réfléchie ». D’après le diplomate russe, l’Occident a essayé d’imposer un ordre mondial unipolaire à l’Afrique.

Le ministre russe a entamé sa grande tournée africaine avec pour objectif d’approfondir la coopération entre la Russie et les États africains. D’abord l’Égypte, ensuite le Congo, puis l’Ouganda et enfin l’Ethiopie, voici la liste des pays visités et à visiter par le ministre russe ; où des diplomates de l’Union africaine ont déclaré qu’il avait invité les ambassadeurs de plusieurs États membres à une réunion privée mercredi.

L’Afrique est l’arène de la Russie et des puissances occidentales

Cette déclaration a grandement consterné les donateurs occidentaux. D’après les propos de deux diplomates de l’Union africaine, qui se sont exprimés anonymement, la réunion prévue coïncidait avec la visite de Hammer, ce qui a provoqué des frictions au sein des donateurs occidentaux puisqu’elle était un signe d’un détournement de l’Afrique vers la Russie.

Les porte-paroles de l’UA et du ministère éthiopien des affaires étrangères n’ont fait aucun commentaire sur le sujet.

Les détails sur la tournée de Lavrov

Lavrov a démarré sa tournée au Congo Brazzaville où il a rendu visite au président Denis Sassou Nguesso. Bien que les deux pays entretiennent des relations amicales qui remontent à l’ère soviétique, il s’agissait cependant de la première visite d’un ministre des affaires étrangères russe ou soviétique dans le pays. À Brazzaville, Sergueï Lavrov et son homologue congolais ont parlé de crise alimentaire et de l’accord signé vendredi à Istanbul.

La troisième étape de cette grande tournée était l’Ouganda où M. Lavrov était attendu par le président Yoweri Museveni qui entretient une longue histoire d’équilibre entre les alliés occidentaux et Moscou avec qui le président ougandais a des relations fortes.

Vers un revirement ougandais

Seulement, il semblerait que l’Ouganda fasse de plus en plus peser sa balance vers la Russie qui, contrairement à l’Occident, ne remettrait pas en question le bilan du gouvernement Museveni, vieux de 36 ans.

Un revirement qui semble se préciser à travers les sorties du fils de Museveni, Muhoozi Kainerugaba, qui a fait l’éloge de la Russie sur les réseaux sociaux. Le général de l’armée également considéré par la plupart comme le successeur de son père, s’est exprimé sur les réseaux sociaux où il a écrit que « la majorité de l’humanité (qui n’est pas blanche) soutient la position de la Russie en Ukraine. Poutine a absolument raison ! » C’était peu après que Poutine ait ordonné à ses forces d’entrer en Ukraine le 24 février.

L’Ouganda et la Russie ont également signé un accord à partir duquel le radiodiffuseur d’État ougandais diffuserait deux fois par jour des bulletins d’information de la chaîne russe RT, financée par l’État.

Tout comme l’Ouganda, d’autres nations d’Afrique de l’Est souffrent non seulement de pénuries alimentaires dues à la pire sécheresse de la région depuis 40 ans, mais aussi de l’inflation galopante alimentée par la crise en Ukraine. Une inflation et une crise alimentaire dont la responsabilité a été imputée à la Russie qui réfute ces accusations et blâme les sanctions occidentales pour les problèmes d’approvisionnement en céréales.

Alors que Emmanuel Macron a également entamé sa visite des pays africains dans le but de ressouder les liens qui s’essoufflent à cause de l’influence de la France plus que jamais contestée sur le continent, la Russie montre qu’elle ne reculera devant rien pour prendre sa place. Que ce soit la Russie ou la France, ou tout autre puissance mondiale, à la fin, l’Afrique restera toujours convoitée tandis que les conditions de vie de ses populations resteront inchangées.

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