Burkina Faso : L’armée de nouveau accusée d’avoir tué des civils

Burkina Faso : L’armée de nouveau accusée d’avoir tué des civils Actualité & Info | Éditions Afrique

Depuis le lundi 08 août, le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) a été saisi par des témoins et familles de victimes dans le village de Taffogo, en pleine commune de Tougouri au centre-nord du Burkina Faso, pour des cas présumé d’enlèvements et d’exécutions sommaires et extra judiciaires. Deux organisations de défense des droits humains accusent l’armée burkinabè d’avoir tué plus de 40 civils au début août.

D’après le communiqué du CISC, ce sont 40 corps aux yeux bandés et aux mains ligotées, qui ont été retrouvés sur le long de la route Taffogo – Bouroum.

L’implication de l’armée burkinabè

Ce n’est pas la première fois que l’armée burkinabè fait l’objet de telles accusations. En 2020, l’ONG Human Rights Watch a fait la découverte de « fosses communes contenant au moins 180 corps » à Djibo, le chef-lieu de la province du Soum, l’une des plus touchées par les attaques djihadistes, et avait accusé les forces de sécurité burkinabè d’exécutions extrajudiciaires, au cours d’opérations antiterroristes. Mais dans ce cas-ci comme pour les autres, elle a toujours nié et démenti ces accusations.

Cette fois-ci, tout semble accuser les forces de défense burkinabè. D’après les témoignages recueillis par le CISC, les présumés auteurs des exécutions systématiques précédées par les enlèvements, seraient des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) vêtus en tenues noires et encagoulés.

L’autre organisation qui accuse l’armée burkinabè est l‘Observatoire de la Dignité Humaine (ODH). Celle-ci estime que plus d’une cinquantaine de civiles non armés ont été enlevés à Tougouri avant d’être exécutés par les FDS sur la route de Bouroum. Selon cette organisation, la plupart des victimes seraient des Peuls. Notamment des femmes et des enfants qui auraient été arrêtés tantôt au marché de Tougouri, tantôt à leur domicile.

La réaction des organismes de défense des droits des hommes

Du CISC à l’ODH, toutes les organisations de défense des droits de l’homme ont condamné avec ferveurs ces actes barbares. L’ODH a interpellé les autorités nationales sur ces incidents qui ont contribué à plonger le Burkina Faso dans une situation de crise sécuritaire.

Quant au CISC, le collectif a invité « certains éléments des FDS à arrêter la pratique d’enlèvements de civils à mains nues suivis d’exécutions sommaires et extrajudiciaires sous le prétexte fallacieux de lutte contre le terrorisme ». Il a également sollicité le président burkinabè à « recadrer l’action de ces soldats qui résument la lutte antiterroriste à une simple extermination des villages occupés par une communauté précise ».

La situation au Burkina Faso est très critique, surtout depuis 2015 où les violences ont causé la mort de milliers de morts et le déplacement de près de 2 millions de personnes, en quête d’une terre où être à l’abri et en sécurité.

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