Cameroun: Entre viol et abus, le calvaire des travailleuses du sexe-environ 5000 cas

Cameroun: Entre viol et abus, le calvaire des travailleuses du sexe-environ 5000 cas Actualité & Info | Éditions Afrique

Au Cameroun, les travailleuses du sexe sont victimes de stigmatisation menant à des actes de violences verbales et physiques, de viol ou tout autre abus de cet acabit. L’ONG Horizon femmes se lève en défenseur de la cause des ses dernières en dénonçant ces problèmes qui font de plus en plus de victime. 5000 cas de violences ont été enregistrés cette année, et pour l’organisation, il est question de sortir du mutisme et de parler en faveur des travailleuses du sexe.

Bien avant la révolution industrielle ou encore les progrès scientifique et technique, le travail du sexe existait déjà, c’est d’ailleurs de cette chronologie qu’il est taxé de plus vieux métier du monde. Qu’il soit légalisé ou pas, réprimé ou non, le travail du sexe est présent dans chacune de nos sociétés et au Cameroun, il existe des coin qui ont la réputation d’être le comptoir d’étalage.

La clandestinité de cette activité livre « ses professionnelles » à des abus de tous genres. L’ONG Horizon femmes a lancé un plaidoyer en direction des forces de l’ordre mais aussi des leaders communautaires qui sont souvent les auteurs de ces violences.

Les travailleuses du sexe sont victime de violence et d’abus de la police

Selon les propos collectés auprès de ces dernières, elle n’aurait aucun recours possible car, les forces de l’ordre se mêlent à ce désordre. En effet, lors des patrouilles ou des contrôles, la police les embarquent en prenant pour motif le fait que la loi camerounaise prévoit une peine d’emprisonnement de six mois à cinq ans et une amende de 20.000 à 500.000 francs CFA pour le délit de racolage.

Le paradoxe serait le fait que ces policiers abusent sexuellement de ces femmes. « Nous subissons beaucoup de violence des policiers. Quand le policier te trouve dans un couloir avec un client, il t’embarque. En route c’est pareil, il y a des fois où le policier demande de le payer en nature », a confié Sandrine qui a voulu préserver son identité.

Cette situation légale oblige les travailleuses du sexe à garder le silence. Le seul recours actuellement est l’intervention des leaders communautaires « Les leaders communautaires que nous sommes avons notre part de responsabilité. Ces filles-là viennent dans nos quartiers et nous les menaçons verbalement, nous les violons, nous les mettons parfois même enceintes et refusons de reconnaître les enfants quand ils naissent. S’agissant des forces de maintien de l’ordre, c’est une hécatombe », a révélé Ambroise Atangana.

ONG Horizon femmes: Défendre une cause punie la loi

Les actions de sensibilisations menées par l’ONG Horizon Femmes semblent confortées l’illégalité de la pratique de cette activité.

« Nous sommes en train de mener des actions citoyennes, nous ne faisons pas la promotion du travail du sexe mais en tant qu’organisation de défense des droits des femmes, nous avons le devoir de protéger la femme quel que soit l’endroit où elle se trouve. C’est pour ça que nous menons ce plaidoyer », a expliqué Carole Toche, directrice des programmes à Horizons femmes.

La délicatesse de cette action réside en le fait que l’objet même de la revendication va à l’encontre de la loi. Alors, il serait important de détacher la profession de ces femmes dans la revendication car, nul n’a le doit d’être abusé ou violenté. Par ailleurs mettre à disposition des actions de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre les MST et les IST, se tourner vers le ministère de la femme et de la culture pour une action plus en lumière.

Loin d’encourager la prostitution ou de bafouer les droits de la femme, le travail du sexe au Cameroun est une activité sensible qui heurte la sensibilité et est classé dans les tabous. La petite Fianga en a payé les frais il y’ a quelques mois. Au même titre que l’homosexualité, l’environnement camerounais ne semble pas être perméable à certaines pratiques sexuelles.

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