Cameroun : Exproprié et laissé pour compte, le chef Supérieur du Canton Bell s’exprime.

Cameroun : Exproprié et laissé pour compte, le chef Supérieur du Canton Bell s’exprime. Actualité & Info | Éditions Afrique

Face à aux casses successives dans le canton Bell, le chef supérieur déclare dans un communiqué : « trop c’est trop » ; « je le répète trop c’est trop »

Bali, comme plusieurs autres quartier de la ville de Douala a subi les casses de plusieurs maisons. En effet, cette action s’inscrit dans le cadre de l’expropriation de terre, qui relève du pouvoir de l’État. Le chef supérieur du canton Bell, sa majesté Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell en solidarité avec le peuple, a exprimé son indignation par un communiqué.

Sa majesté exprime son ras de bol et celui de toute sa population : « trop c’est trop », « je le répète trop c’est trop », pour ainsi décrier le caractère abusif des casses successives que subit les habitants qui se retrouvent sans abris.

« Sans respect des droits humains et dans le déni des engagements qui avaient été pris, les population de Dikolo, dans le canton Bell, vient de subir de violences inadmissibles sous le prétexte fallacieux du développement économique. »

Jean-Yves Eboumbou Douala Manga Bell

Le canton a déjà perdu plus de 4 hectares de terrains à Besseke au profit de l’hôtel Hilton Douala.  Plus de 2 hectares ont encore été grignoté en raison d’utilité public en 2018, le même scénario s’est répété en 2020.

Le chef supérieur a épuisé toutes les ressources qu’il avait à sa disposition pour sauvegarder les intérêts des siens.  » Malgré nos efforts, nos démarches ont été contrecarrées par de multiples rebondissements concernant le statut de ce terrain qui est devenu en dernier lieu et par la malice de l’administration, un terrain relevant désormais du domaine privé de l’État. »

Une controverse subsiste néanmoins autour de la finalité de ces actions. Alors que seul l’Etat et uniquement à des fins d’utilité publiques à le droit d’exproprié des terres, celle de Bali sont destiné à un usage privé notamment la construction d’un hôtel Hilton. Pourtant un juriste spécialisé en droit foncier au Cameroun fait savoir que l’expropriation pour cause d’utilité privé n’existe pas au Cameroun en termes de la loi. On a donc voulu exproprier des personnes privées pour remettre le terrain à un individu.

Pour le chef, ces actes vont entrainer de nombreuses conséquences notamment : l’affaiblissement de la chefferie du canton Bell, l’effacement des villages, l’assassinat d’une culture, la fabrication de l’implosion d’un peuple et son éparpillement.

La question du sort réservé aux personnes expropriées reste au centre des débats. En attendant un communiqué officiel en réponse à celui du chef supérieur du canton Bell, les mécanismes d’expropriation des populations dudit canton demeurent flous. Toutefois, cette scène nous rappelle une chose : l’importance en tant qu’Africain de trouver un équilibre entre développement économique et préservation du patrimoine culturel.

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