Cameroun : Interdiction des produits éclaircissants pour la peau

Cameroun : Interdiction des produits éclaircissants pour la peau Actualité & Info | Éditions Afrique

Au Cameroun, l’industrie des produits éclaircissants a, jusqu’ici, connu de beaux jours mais, nous avons bon espoir que dans les prochains mois, ces jours heureux pour les commerçants et malheureux pour les consommateurs, ne soient plus qu’un lointain souvenir.

En effet, suite à de nombreuses plaintes publiques sur les réseaux sociaux et une série de cas très médiatisés d’utilisateurs développant un cancer de la peau l’importation de ces produits a été finalement interdite sur le territoire camerounais.

Une question de santé publique

D’après les chiffres fournis par la société camerounaise de dermatologie, en 2019, près de 30% des femmes de la ville de Douala et environ 1 écolière sur 4 ont appliqué de tels produits. Et selon la dermatologue Dr Meledie Ndjong, sur 10 patients consultés, 3 représentent des signes liés à la pratique de la dépigmentation volontaire.

Au vu de ces chiffres plus qu’alarmants, la question de l’utilisation des produits éclaircissants est devenue un problème urgent de santé publique. Surtout que, la plupart de ces produits n’ont jamais été testés scientifiquement et contiennent souvent des substances dangereuses destinées à inhiber la production de mélanine, favorisant ainsi les risques de cancer de la peau.

Aux grands maux, les grands remèdes

Au Cameroun, cette mesure ne fait pas les affaires d’un grand nombre de personnes. Entre les commerçants dans les marchés, les chimistes auto-proclamés du haut de leurs laboratoires non reconnus et enfin les consommateurs, qui se retrouvent livrés à eux-mêmes, ils sont nombreux à pleurer suite à cette interdiction.

Selon certains avis, cette décision a aussi des fins politiques puisque ce serait une façon indirecte de s’attaquer à une des membres de l’opposition, propriétaire d’une marque et d’une société de commercialisation des produits éclaircissants.

Certaines femmes admettent se servir de ces produits pour des raisons personnelles et à but purement esthétique, d’autres en revanche, confient que ce besoin de s’éclaircir la peau vient de la pression sociale exercée par la gent masculine qui affiche clairement sa préférence pour les femmes plus claires de peau. Mais, quid des hommes qui s’adonnent également à cette pratique ? Car ce phénomène ne touche pas que les femmes.

Redéfinir les critères de beauté

Mais que cette mesure ait été prise à des fins de santé publique ou de politique, importe peu puisqu’au final, la conclusion est qu’il était grand temps d’agir. C’est en 2001 que l’UE a décidé d’interdire des substances telles que l’hydroquinone du fait de son potentiel cancérigène.

En dehors du cancer de la peau, une utilisation prolongée de ces produits peut également entraîner du diabète, de l’obésité, de l’hypertension artérielle, voire une insuffisance rénale ou hépatique.

Et tandis que certains pleurent, d’autres au contraire, voient en cette interdiction une chance de relever un problème social et culturel qui concerne les critères de beauté non seulement au Cameroun, mais également dans le continent car de nombreux pays sont affectés par ce phénomène. Il s’agit désormais d’encourager les uns et les autres à embrasser leur teint naturel.

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