Cameroun: L’emprunt Obligataire 2022 du Cameroun a le vent en poupe.

Cameroun: L'emprunt Obligataire 2022 du Cameroun a le vent en poupe. Actualité & Info | Éditions Afrique



« L’État du Cameroun est autorisé à effectuer une opération d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne pour un montant de deux cents milliards (200 000 000 000) de francs CFA ». La décision signée le 29 avril dernier par L’Ambassadeur Nagoum Yamassoum, président de la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale(Cosumaf) donne le feu vert à l’État du Cameroun, pour démarrer la campagne de propagande de ses titres obligataires auprès des investisseurs de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Guinée Equatoriale, Tchad). les souscriptions iront du 09 au 18 Mai et se feront auprès de 27 banques et autres sociétés de bourse agréées de la zone CEMAC.

Alors même que la phase opérationnelle de l’emprunt n’a pas été lancée, les 7 arrangeurs de cette émission à savoir Afriland Bourse, BGFlBourse, Société Générale Capital Securities Central Africa et Usca ont manifesté un intérêt de haute volée en effectuant une prise ferme de 180.5 milliards, ce qui représente 90.25% du montant total de l’emprunt. les 9.75% restant soit 19,5 milliards sont à la disposition de potentiels souscripteurs. Face à ce fort attrait, il est possible que le montant des souscriptions vont au delà du montant de l’emprunt obligataire. A cet effet, le Cameroun n’exclut pas la possibilité d’agrandir son assiette en fonction de l’offre des autres investisseurs dont le grand public. « Je peux vous dire que les besoins de l’Etat sont importants. Si, par exemple, nous avons une offre totale de 250 milliards, nous avons la possibilité de demander l’autorisation de la Cosumaf pour retenir toutes les souscriptions. Dans ce cas, il faudra un collectif budgétaire pour revoir le plafond d’endettement de l’Etat via les titres publics » explique un cadre à la direction générale du Trésor au ministère des Finances.

Rendement élevé

Cet emprunt obligataire émis par l’État du Cameroun se démarque des précédents à plus d’un titre. En effet, cette dernière émission propose un taux d’intérêt alléchant pour les souscripteurs à savoir 6.25%, pour une durée de 7 ans avec 2 années de différé. Cela signifie que le remboursement du principal (Fraction du montant de l’emprunt par rapport à sa durée) ne se fera qu’à partir de la troisième année, tandis que les intérêts eux seront payées annuellement dès la première échéance. Ce taux est celui le plus élevé proposé par le Cameroun sur ce marché depuis 2010. En 05 sorties, le pays n’avait jamais excédé 5,6% de taux de rémunération. Un relèvement qui a été bien accueilli au vu des souscriptions des têtes de fil. En 10 ans d’intervention sur les marchés financiers, le pays n’a jamais effectué de défaut. De même, il a sollicité et obtenu de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale(COBAC) l’application d’une pondération nulle sur ses émissions. Cela représente le moindre risque pour les banques car elles ne seraient plus astreintes à provisionner pour couvrir le risque de crédit.

Selon un intermédiaire de marché ayant participé à la structuration de cette opération, le relèvement du taux d’intérêt tient au moins de deux facteurs. Le premier est la maturité qui est plus longue que les 5 précédentes. « La qualité de la signature du Cameroun n’est pas remise en question ici. Il (le taux d’intérêt ndlr) a été fixé après sondage du marché et à mon avis, c’est celui qui convient le mieux aux grands investisseurs. Il est plus élevé que les précédentes émissions parce qu’ici nous sommes sur une maturité de 7 ans avec 2 ans de différé ». L’autre raison, est la concurrence sur le marché de l’émission des titres de la zone CEMAC. Depuis la fusion entre la Douala stock Exchange et la BVMAC, le marché financier de la sous région connaît des reformes qui le rendent attractif. Les investisseurs ont une Large palette de choix de produits financiers et cela a été marqué davantage avec le retour des émissions souveraines à la bourse, notamment celles des Etats du Congo, du Gabon, de la BDEAC ainsi que l’emprunt d’Alios Finances Cameroun qui offraient des rendements relativement intéressants. D’où la nécessité de repositionner le rendement de l’emprunt obligataire du Cameroun au risque de ne pas le rendre attractif. « Les taux sur les emprunts comparables (BDEAC notamment) montrent bien que le marché trouve les taux pratiqués sur 7 ans en bourse peu attractifs. Les titres BDEAC sont offerts en quantité à la bourse mais presque pas échangés. Il fallait donc relever le taux pour attirer le maximum d’investisseurs et garantir leur liquidité par la suite sur le marché secondaire après » conclut notre source.

Financement des projets structuraux.

Le montant émis par le Cameroun sera utilisé pour le financement de ces projets structuraux. Des détails de l’emprunt, plus de 141 milliards de FCFA sont consacrés aux travaux de construction de route, 17 milliards de FCFA aux projets énergétiques et d’adduction en eau potable. 15 milliards de FCFA seront alloués au travaux de de construction du port en eau profonde kribi (phase 2), tandis que 4.5 milliards de FCFA serviront à la reconstruction de l’extrême nord dévastée par les actes terroristes de la secte islmique BOKO HARAM. Le Cameroun entend bien à l’horizon 2035, tenir sa promesse de placer le Cameroun au rang de pays émergent.

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