L’insécurité régnante et grandissante dans la ville de Douala a un nom : les microbes. Ce groupe de jeunes issus du quartier Makea dans la capitale économique camerounaise, a fait de la terreur son identité remarquable. Armés de couteaux, machettes et autres armes blanches, cela fait des années qu’ils terrorisent les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Ces deux derniers jours ont été marqués par des descentes de ces microbes dans plusieurs quartiers de Douala, où ils ont semé la terreur au sein des populations.
Les microbes : origine et revendications
Ces deux dernières années, les populations de Douala ont appris à cohabiter avec les microbes. Ce groupe de jeunes du quartier Makea dont la naissance, les revendications mais surtout le chef, ne sont pas très connus par le grand public.
Alors qu’il est de coutume que cette période de fin d’année soit le théâtre de l’insécurité, il est important de relever que les récents mouvements d’humeur des microbes sont la résultante d’altercations entre jeunes du quartier et policiers.
En effet, après la mort de l’un des leurs, qui a été abattu vendredi dernier par la police en pleine interpellation de dealers de drogues, ces jeunes ont décidé de faire monter les tensions dans la ville.
Après avoir investi l’hôpital Laquintinie où leur camarade est décédé, ces jeunes auraient promis la mort à la femme du policier ayant abattu leur ami et menacé que la ville n’aura pas de tranquillité dans les prochains jours.
Populations désabusée, où sont les autorités ?
Suite à leurs menaces, les microbes sont tout de suite passés à l’exécution. Les commerçants du marché de Nkoulouloun les ont bien senti passer et pas que. De New-Bell à Akwa, en passant par Bonapriso et Ange Raphaël, tous ces quartiers on été témoins des affres de ces brigands au point d’en perdre le sommeil.
Alertées sur leur présence dans certains quartiers, les populations paniquées ont rapidement rejoint leurs domiciles respectifs. Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont longuement questionnés sur le silence des autorités face à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Hier mercredi, une réunion de sécurité a été présidée par le gouverneur de la région du Littoral pour faire la lumière sur cette affaire et surtout rassurer les populations de la ville de Douala. Si au début, les autorités affirmaient qu’il n’y avait pas de groupe semant le terreur dans la ville, les récents évènements les ont poussés à se rendre à l’évidence.
De ce fait, des mesures ont été prises notamment la fermeture des bars et autres débits de boissons dès 20h, l’arrêt de la circulation des motos de 22h à 6h, dans certains quartiers cibles. Des mesures pour le moins incompréhensibles qui démontrent une fois de plus, le problème de mauvaise gestion de ressources dont souffre le Cameroun. En attendant de voir si ces mesures apporteront des résultats, prudence, prudence, prudence.