Cameroun : Plus de trente morts dans des violences intercommunautaires

Cameroun : Plus de trente morts dans des violences intercommunautaires Actualité & Info | Éditions Afrique

Au Cameroun, au moins 30 villageois, dont des femmes et des enfants, ont été tués dans le village de Bakinjaw, de la commune d’Akwaya, à quelques kilomètres de la frontière nigériane. Certains ont été brûlés ou encore décapités. Un massacre perpétré samedi et dimanche par une ethnie rivale. Ce regain de violences a poussé, en effet, l’Eglise presbytérienne de la région à alerter sur des violences intercommunautaires meurtrières.

Le ministère camerounais de la Défense confirme dans un communiqué diffusé ce mardi 28 juin un bilan de 32 civils tués. Mais les autorités ne parlent pas de violences intercommunautaires. Le ministère met directement en cause « des bandes armées sécessionnistes ».

Le drame s’est produit dans le sud-ouest du Cameroun, l’une des deux régions anglophones, où les civils sont les principales victimes d’affrontements meurtriers entre groupes séparatistes armés et forces de sécurité depuis plus de cinq ans. Mais rien ne semble actuellement lier le massacre à la guerre, selon des sources contactées par l’AFP, qui ont toutes confirmé les mêmes circonstances et résultats.

Selon le pasteur l’origine d’une telle violence n’est pas la crise sécuritaire comme le pense la plupart mais cette crise accentue ces violences intercommunautaires. Toutefois, l’origine de ces violences est un conflit entre deux communautés villageoises pour l’accès à des terrains fertiles.

En effet, « Tout a commencé par un conflit foncier entre les Oliti et les Messaga Ekol d’Akwaya (…) le 29 avril, les Oliti ont attaqué et tué plusieurs Messaga Ekol dans leurs fermes, les Oliti ont, ensuite, mobilisé et reçu le soutien d’hommes armés qu’ils avaient engagés et ils ont lancé de très violentes attaques inhumaines et destructrices contre les Messaga Ekol », a précisé le révérend Forba dans un communiqué. « Dans ces attaques, des maisons ont été incendiées et des personnes brûlées dans leurs maisons, certaines ont également été décapitées », précise, l’Eglise presbytérienne.

« Ces tensions sont anciennes mais elles étaient gérables. Pour moi, cette escalade de la violence est liée à la radicalisation de la jeunesse à cause de la crise anglophone. Dans la commune d’Akwaya, dans les différents villages, nous avons vu naître des groupes de jeunes clamant être des combattants séparatistes, essayant d’abuser de leurs positions pour s’attribuer un rôle de police, de juge dans les différents conflits. Cette radicalité les a amenés à penser que leurs armes leur donnaient un pouvoir absolu. Et voilà où on en arrive. Et c’est pour cela que dans mon communiqué, j’appelle les responsables politiques de notre zone et les autorités traditionnelles de nos communautés à se réunir, à parler ensemble, à regarder ce problème pour que nous trouvions une solution durable. » affirme le Révérend Samuel Fonki Forba dans son communiqué.

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