Cameroun : 66 milliards pour le projet de construction d’une nouvelle prison près de Yaoundé

Cameroun : 66 milliards pour le projet de construction d'une nouvelle prison près de Yaoundé Actualité & Info | Éditions Afrique

Le Cameroun projette se doter d’un nouveau pensionnat pour malfrat. Cela fait 8 ans que le projet de delocalisation de la prison Centrale de Yaoundé vers la banlieue de Mbakomo a été lancé et depuis toutes ces années, il ne cesse de faire face à des résistances qui ont pour effet de ralentir son évolution.

Ces résistances viennent principalement des populations autochtones de la banlieue qui se disent réfractaires au projet.

Laurent Esso face au Parlement

Pour mener à bien ce projet de grande envergure, le Ministre de la Justice Laurent Esso, s’est présenté le 27 novembre dernier face au Parlement à qui il a fait une demande de près de 66 milliards de FCFA visant à financer la construction de la prison.

Une rencontre qui ne s’est pas déroulée dans le plus grand des calmes puisque le Minjustice s’est retrouvé aux prises avec quelques députés de la Commission des finances et du budget, notamment l’honorable Rosette Julienne Moutymbo et ses collègues, qui ont interpellé M. Esso au sujet de la délocalisation de la prison centrale de Yaoundé à Mbankomo.

Qu’est-ce qui freine la prison de Mbankomo ?

D’après le journal Intégration, le ministre aurait expliqué aux parlementaires que l’une des raisons expliquant l’absence de démarrage du chantier est l’opposition radicale des populations autochtones à ce projet.

Mais, des sources proches du dossier révèlent plutôt que certains acteurs, devenus des experts dans l’art de se servir politiquement de référents qui ont une forte capacité mobilisatrice à l’échelle de l’arrondissement de Mbankomo, sont parvenus à s’imposer comme de véritables forces d’opposition à la construction d’un nouveau pénitencier dans la localité.

Par ailleurs, depuis l’annonce du projet en 2014, la contestation des populations s’est renouvelée ces derniers mois suivant trois points à savoir celui d’un arbitrage de la présidence de la République, celui des études sur l’impact socio-environnemental et la valeur ajoutée d’une nouvelle infrastructure carcérale à Mbankomo, en plus d’une prison principale créée en 2012.

Les solutions proposées par Laurent Esso

La conséquence de tout ceci est que le balancier s’est déplacé vers un rapport de force entre les populations riveraines du site et les pouvoirs publics, plutôt que vers une démarche participative. Pour y faire face, le Minjustice a suggéré quelques solutions.

En premier lieu, il a proposé d’ignorer la contestation et d’attendre qu’elle s’épuise d’elle-même. En deuxième lieu, il a suggéré l’adoption d’une gestion purement politique de la contestation, en lui donnant raison et en l’associant sans conditions au projet. Et enfin, il a proposé de choisir un autre site.

Selon plusieurs sources, Laurent Esso aurait confié à la commission des finances et d’y budget du Parlement que la troisième option a été choisie en dernier recours.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile