La junte guinéenne et la CEDEAO au cœur d’une crise. Le mercredi 21 septembre, Umaro Sissoco Embalo, le président de la Communauté sous-régionale s’est exprimé devant les micros de RFI et France24, à l’occasion du sommet extraordinaire de la CEDEAO qui s’est tenu en marge de l’assemblée générale de l’ONU à New-York. Des déclarations non sans conséquences puisqu’elles ont fait réagir immédiatement les concernés. Le lendemain de ses déclarations, la junte au pouvoir en Guinée a violemment critiqué Embalo. Elle a traité ses propos de « honte » et l’a accusé de pratiquer une diplomatie de « guignols ».
La junte critique la sortie du président de la CEDEAO
En septembre 2021, la junte prenait le pouvoir par la force en Guinée et décidait de s’y maintenir pendant trois ans. Une décision qui a été mal vue au sein de la communauté sous-régionale. Embalo a directement fait savoir au nouveau pouvoir en place qu’il risquait des « sanctions lourdes » s’il insistait dans cette voie.
À la suite d’une visite effectuée en Guinée, Embalo avait réaffirmé avoir obtenu un accord avec la junte pour céder la place aux civils élus au bout de deux ans.
Le Colonel Amara Camara, secrétaire général de la présidence de la Transition a qualifié ces propos de « mensonges grossiers ». Dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la présidence guinéenne, Camara qui est également une des figures de la junte, a affirmé que ces propos d’Embalo s’apparentent à de l’intimidation qui aujourd’hui, est une pratique rétrograde qui ne fait pas honneur à son auteur et qui en plus, ternit l’image de la Cédéao.
Camara a ensuite déclaré : « On n’est pas dans une relation de guignols ou de téléréalité « . Il reproche effectivement à Embalo de se « donner en spectacle » et de s’illustrer par « ses prises de position personnelles au mépris de ses homologues présidents » qu’il a réussi à embarquer hors du continent pour la tenue d’un sommet concernant l’Afrique de l’Ouest.
Les dirigeants des États membres de la CEDEAO ont prévu de se réunir hier jeudi après-midi à New-York pour discuter de la situation en Guinée et de la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire, toujours d’actualité. Cette situation illustre encore la dépendance de l’Afrique vis à vis de l’extérieur dans la gestion des conflits régionaux, une Afrique qui pourtant réclame une autonomie dans la gestion de ses ressources et plus encore.
