Guinée : L’ANAD s’exprime sur les violences meurtrières et arrestations à Conakry

Guinée : L'ANAD s'exprime sur les violences meurtrières et arrestations à Conakry Actualité & Info | Éditions Afrique

La ville de Conakry a été secouée ces derniers jours par des incidents de violences qui ont suscité les réactions de toutes parts, notamment celles de l’ANAD qui s’est manifestée ce lundi 1er août en se questionnant sur l’avenir de la Guinée. C’est inquiète et indignée que l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) a condamné le niveau de violence atteint lors des manifestations 28 et 29 juillet dernier.

Au-delà des condamnations, l’Alliance a fait savoir qu’elle exigeait la libération de toutes les personnes arrêtées lors de ces manifestations, parmi lesquelles les leaders sociaux et politiques guinéens. Par ailleurs, elle demande la levée du blocus des forces de défense et de sécurité devant les sièges de l‘UFR, UFDG, RPG et UFDG, mais également l’ouverture immédiate d’une enquête sur les cas des morts.

Quelques notes issues de la déclaration de l’ANAD

Dans sa déclaration publiée le 1er août 2022, l’ANAD s’interroge, avec inquiétude et indignation, sur l’avenir de la Guinée en pleine une période de transition, face à l’aggravation du recul des libertés fondamentales et de la démocratie.

La démocratie guinéenne est attaquée et cela se manifeste par la prise d’assaut des sièges des partis politiques de l’UFDG, l’UFR et RPG, dont le seul but est de dissuader les militants de ces partis d’accéder à leurs lieux d’expression de leur opposition à la volonté autocratique de la junte. Des méthodes de répression jugées d’un autre âge que l’association dénonce fermement et exprime son soutien à l’UFDG, à son Président, Président de l’ANAD, à l’UFR, au RPG et aux leaders du FNDC.

L’ANAD a également remis en cause l’arrestation illégale de plusieurs patriotes dont Oumar Sylla « Foniké Mengué », Saikou Yaya Barry, Ibrahima Diallo, pour avoir manifesté contre le CNRD et le danger qu’il fait courir à la nation en cherchant à confisquer le pouvoir.

Le CNRD descendu de son piédestal

En vue d’installer la dictature, la junte est allée jusqu’à interdire l’exercice de la liberté de manifester que consacrent la Charte de la transition et les engagements internationaux souscrits par la Guinée. Une décision que l’ANAD a bien évidemment condamnée en prenant en témoin la communauté nationale.

En bafouant les termes de son serment de faire justice et en violant impunément la charte de la transition au détriment du droit, le CNRD a perdu la confiance et le respect des guinéens et cela s’est caractérisé par les manifestations du 28 et 29 juillet à travers lesquelles le peuple guinéen a bien fait comprendre qu’il se battrait pour sa liberté. L’ANAD a rappelé au CNRD qu’il serait tenu pour seul et unique responsable de toutes les conséquences négatives qui résulteront de cet acte.

Les réactions de l’ANAD

L’ANAD a déploré que les personnes qui ont promis de défendre les valeurs de la République, soient celles qui commettent ces impunités sur le peuple et a condamné la répression et le vent d’impunité grâce auquel elle s’installe tout doucement en ôtant au passage, la vie aux guinéens et en leur prenant leurs rêves et espoirs de ne plus revivre les mêmes cycles de violences des transitions du passé.

Afin de revenir vers un état démocratique où le peuple est au centre de tout, l’ANAD a dressé une liste de mesures qu’elle a exigé au CNRD de mettre immédiatement en application. La libération de tous les leaders et citoyens arrêtés, sans base légale, dans le cadre des dernières manifestations ; la fin du blocage par les FDS des sièges des partis et OSC ; la suppression de l’interdiction de manifester et l’ouverture des enquêtes sur les cas des morts lors des manifestations.

L’ANAD a aussi sollicité l’aide de la sous-région et de l’ONU à qui elle a demandé respectivement d’obtenir auprès du CNRD, un engagement ferme sur la durée de la transition conforme aux normes de l’Institution et une commission d’enquête sur les crimes commis lors des manifestations citoyennes en Guinée.

Pour finir, l’ANAD a rendu hommage à la mémoire de toutes les victimes des violences et à la douleur de leurs familles et a adressé ses vives félicitations à ses militants pour la remarquable contribution au succès des dernières manifestations.

La déclaration s’est conclue sur les propos de l’ANAD qui attend la fin de la trêve demandée par la CEDEAO, pour se concerter avec les partis et les organisations de la société civile alliés, afin de définir un nouveau programme des manifestations et en appelle à la détermination du peuple guinéen qui sera son arme dans la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel.

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