Guinée : Le président de commission de la CEDEAO s’attire les foudres du gouvernement guinéen

Guinée : Le président de commission de la CEDEAO s'attire les foudres du gouvernement guinéen Actualité & Info | Éditions Afrique

Le président de la commission de la CEDEAO Mr Jean-Claude Kassi Brou, déclare sur le plateau d’Africa 24 que la transition en Guinée est longue, invitant le gouvernement à penser aux élections. Un avis qui n’enchante guère Conakry qui traitera ses propos d’hâtifs et d’inamical.

Le colonel Amara Camara, secrétaire générale et porte-parole de la présidence a été tout aussi direct : « Je dirais avec beaucoup de modestie que c’est un manque d’élégance et de respect pour l’institution que Jean-claude Kassi Brou représente. »

Après le Mali, c’est désormais la Guinée qui est dans le viseur de la CEDEAO et qui se prend en pleine figure des commentaires du président de la commission de l’institution qu’elle juge « inamicale ».

C’est lors d’une intervention sur Africa 24 au sujet de la durée de la transition guinéenne désormais fixé à 3 ans que Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la CEDEAO fera des commentaires intransigeants au sujet de la transition en Guinée. « Les meilleures transitions, c’est les transitions les plus courtes possibles. Une transition qui est issu d’un coup d’État militaire ce n’est pas un mandat électif. Dans notre région, nous avons des chefs d’État qui sont élus pour cinq ans. Un coup d’État militaire qui s’apparente à un mandat électif ça pose un problème. »

Les déclarations du président de la commission entend démontrer ainsi que la sous-région ne tolère plus les écarts politiques en son sein, malgré que cette prétendue intransigeance varie d’un pays à l’autre. Dans ses propos, il décide de clarifier le rôle d’un gouvernement de transition : « Une transition n’est pas là pour faire toutes les reformes. Il s’agit pour une transition de faire en sorte qu’on ait une élection crédible. Qui soit une élection acceptée par toutes les parties pour qu’il y’ait consensus et la paix ; c’est l’objectif principal d’une transition. Mais une transition n’a pas de légitimité pour faire des réformes qui doivent faites par un gouvernement issu du peuple. » a déclare t-il.

Ces propos n’ont pas été bien accueillis par le gouvernement guinéen. Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement estime que : « C’est inamical, si on peut le dire ainsi de façon simple. Qu’une autorité à son niveau qui doit agir sur le coup des instructions des chefs d’État de la CEDEAO se permettre ce type de commentaire. »

Le gouvernement affirme que Brou n’est pas la « bonne personne à donner des leçons de respect ou de quoi que cela soit à la Guinée.» et le colonel Amara Camara lui ajoute : « nous respectons les idéaux et les valeurs de la CEDEAO. Nous dissocions également la personne de M. Kassi Brou de la CEDEAO. ». Des propos qui sous-entendent que le pays est en colère non contre l’institution, mais son président de commission.

Après le sommet des chefs d’État de la sous-région, le gouvernement guinéen attendait la dépêche d’une mission qui allait écouter les autorités, les partis politiques et la société civile. La prise de parole du président de commission Mr Kassi vient ainsi court-circuiter les actions prévues par l’institution.

La Guinée semble être disposée à discuter avec la CEDEAO afin de mettre en lumière cette situation et trouver une solution qui redorera le blason de la sous-région. Si les autorités ont confiance aux projets qu’ils ont pour le pays, il serait opportun de légitimer leurs actions en procédant aux élections en bonne et due forme. Les questions de trucage lors de scrutin ou encore d’ingérence dans les affaires nationales sont aussi graves qu’un coup d’État cependant la question de la légitimité de la CEDEAO pour juger de telles actions elle est effectivement à se poser.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile