Depuis l’accession au pouvoir du CNRD, plusieurs initiatives ont été entamées dans le but de rendre la transition inclusive autant que possible. Il était question de donner à tous les acteurs de la vie sociopolitique et économique du pays, une occasion de s’exprimer et écouter leurs avis, revendications et propositions. Seulement, après des tentatives aussi diverses que multiples, aucune avancée notable n’a été notée.
Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. On peut même dire que le CNRD a fait tout ce qui était en son possible pour que personne ne soit exclu.
Une succession de conditions
À la demande du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, de nombreuses rencontres ont été organisées dans la cadre d’une concertation inclusive. Malgré cela, certains acteurs notamment politiques, ont posé des conditions afin de prendre part au dialogue. Et même si celles-ci ont d’abord été refutées par les autorités de la Transition, elles ont quand même fini par être satisfaites.
Au début, il y avait la question relative à la désignation d’un médiateur de la Cedeao. Alors que le CNRD a toujours été contre cette idée, valorisant la tenue d’un dialogue exclusif entre guinéens, il a cependant fini par céder et a accepté que Yayi Boni joue ce rôle.
Ces acteurs politiques sont revenus à la charge et cette fois-ci, en demandant que la dénomination du cadre de concertation déjà établi soit changée. Une autre condition à laquelle le président de la transition a cédé et est revenu sur son décret.
La nouvelle configuration du dialogue prévoit que ce soit au premier ministre de diriger le processus et que des facilitateurs nationaux soient désignés en fonction de leur expérience pour faciliter le rapprochement des positions. Mais aussitôt ces nouvelles mesures annoncées, ces acteurs politiques ont remis le couvert en refusant que le premier ministre ne remplisse sa mission, au profit du médiateur désigné par par la Cedeao.
Qu’est-ce qui bloque ?
Dans un arrêté, le premier ministre guinéen s’est rapidement chargé de se plier aux nouvelles exigences des acteurs politiques. Par ailleurs, il a accepté la présence du médiateur de la CEDEAO dans la coordination du dialogue. Il a également décidé de donner la possibilité aux partenaires techniques et financiers de la Guinée d’y prendre part en tant qu’observateurs et faire du CNRD et du gouvernement des parties prenantes du cadre.
Mais alors, qu’est-ce qui bloque le dialogue ? Au vu de toutes les explications données, il est clair que le CNRD et le gouvernement n’ont fait qu’accorder aux acteurs politiques guinéens, tout ce qu’ils demandaient.
Si au début, on aurait pu croire à une sorte de jeu pour voir jusqu’où le CNRD et le gouvernement iraient, désormais, il faut comprendre que ces personnes ne veulent tout simplement pas dialoguer. Après que tous leurs caprices leur eurent été cédés, ils ont décidé de récuser les trois facilitatrices désignées par le premier ministre sous prétexte qu’ils n’ont pas été consultés et exigent qu’on leur accorde le droit de désigner leurs propres facilitateurs, sans quoi, ils n’iront pas au dialogue.
Une chose est certaine, lorsqu’il faudra raconter cette histoire aux générations futures, l’on retiendra que le CNRD avait joué son rôle et tout fait pour témoigner de sa bonne foi et sa bonne volonté dans la tenue d’un dialogue inclusif.