Kenya : La Cour Suprême confirme l’élection de William Ruto

Kenya : La Cour Suprême confirme l’élection de William Ruto Actualité & Info | Éditions Afrique

La journée du lundi 5 septembre était très attendue au Kenya et pour cause, c’est à cette date que la Cour Suprême était censée donner sa décision finale à la suite de l’appel de Raila Odinga concernant le dernier scrutin qui donnait pour vainqueur et de ce fait, nouveau président, William Ruto.

Le verdict est tombé, William Ruto est bel et bien le nouveau président du Kenya ainsi que l’a confirmé la Cour Suprême qui a, rejeté les multiples recours déposés par son adversaire Raila Odinga.

Une décision unanime

Le 15 août dernier, la commission électorale kenyane (IEBC) avait déclaré Ruto vainqueur avec 50, 49% des voix, au terme d’une élection qui l’opposait à Odinga, qui s’en était sorti avec 48, 85%. Peu après ces résultats, le candidat déchu a crié à la fraude avant de saisir la Cour Suprême en affirmant avoir « suffisamment de preuves » de sa victoire.

Odinga qui a déjà été plus d’une fois candidat à la présidentielle au Kenya, n’en était pas non plus à sa première requête auprès de la haute instance, pour les mêmes raisons. Et tout comme les fois précédentes, il n’a malheureusement pas pu obtenir l’annulation du scrutin tant souhaitée.

Martha Koome, la présidente de la Cour Suprême, a déclaré que la décision était unanime, confirmant ainsi le rejet des recours déposés par Odinga.

Un combat pour la démocratie

Pour soutenir son accusation, le camp Odinga avait affirmé que les serveurs de la commission électorale avaient été piratés pour y introduire des formulaires de résultats falsifiés. Odinga avait fait de ce scandale une véritable bataille judiciaire qu’il a qualifiée de « combat pour la démocratie et la bonne gouvernance » face aux « cartels de la corruption ».

Martha Koome a répondu à ces allégations en déclarant que les irrégularités signalées n’étaient pas d’une ampleur suffisante pour affecter les résultats définitifs de l’élection présidentielle et qu’aucune preuve crédible n’avait été présentée pour prouver que quiconque avait pu accéder au portail de l’IEBC dans le but d’intercepter, retenir ou stocker temporairement les formulaires.

N’étant pas convaincue qu’il y ait effectivement eu des dysfonctionnements avec la technologie déployée par l’IEBC pendant ces élections, la Cour Suprême a décidé de ne pas donner suite à la requête d’Odinga.

La déception du Camp Odinga

Malgré une promesse des deux camps de respecter la décision finale de la Cour Suprême, Martha Kuara la colistière de Odinga, n’a pas pu s’empêcher de commenter sur son compte Twitter où elle a réagi en disant : « La Cour a parlé. Je respecte mais je ne suis pas d’accord avec les conclusions ».

Cette défaite vient s’inscrire dans le triste et malheureux record de Odinga et fait de lui, le candidat déchu qui engrange 5 défaites à son actif lors un scrutin présidentiel.

Le Kenya de Ruto

De son côté, William Ruto sort officiellement vainqueur et devient à 55 ans, le cinquième président de la locomotive économique de l’Afrique de l’Est, au terme d’un vote qui s’était déroulé relativement dans le calme.

Ruto est un président aux multiples challenges. C’est à se demander s’il aura un moment pour célébrer la victoire tant il y a à faire au Kenya. Lui qui s’était érigé en chevalier des « débrouillards » du petit peuple, et défenseur d’une « économie du bas vers le haut », aura la possibilité de montrer au peuple kényan qu’il ne s’agissait pas uniquement de promesses de campagne. Le pays est en proie à une inflation continue et la sécheresse a plongée des millions de personnes dans le nord et l’est du pays, dans la faim.

Outre les problèmes économiques du Kenya, Ruto et son vice-président Rigathi Gachagua devront faire face à la montée de la dette et à la corruption endémique qui minent le pays. Suivant la constitution kényane, Ruto devrait prêter serment le 13 septembre.

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