Selon Londres et Madrid l’intensification des activités de Moscou en Afrique pourrait menacer la sécurité de l’OTAN, et devrait être considérée comme une priorité par l’organisation.
Comme il a pu être constaté à plusieurs reprises, la présence Russe en Afrique est loin de ravir les occidentaux. Lancés dans une campagne visant à isoler diplomatiquement la Russie, leurs espoirs semblent bien mis à mal non seulement par le refus des nations Africaines de prendre positions sur le sujet mais également par le rapprochement de plusieurs d’entres-elles avec Moscou à l’instar du Mali.
Non pas qu’il revienne à l’OTAN de décider des alliances formées par les pays Africains ou tout autre pays en dehors de ses membres, mais l’organisation semble décidée à avoir son mot à dire sur ce qui à ses yeux constitue : « une menace inquiétante pour la sécurité des pays de l’OTAN, au même titre que son invasion de l’Ukraine, et doivent être abordées par l’alliance militaire » d’après les dires des ministres de la défense espagnol et britannique.
Lors d’une conférence de presse conjointe mercredi à Madrid, l’Espagnole Margarita Robles a déclaré que l’expansion des opérations de l’État russe et des sociétés de sécurité privées russes telles que le Groupe Wagner dans des pays comme le Mali et la Libye était « très claire » et les a accusés de fomenter le crime organisé et le terrorisme. « L’OTAN ne peut rester indifférente face à cette situation », a-t-elle ajouté.
Le Britannique Ben Wallace, présent à Madrid pour une réunion bilatérale avant que l’Espagne n’accueille un sommet de l’OTAN fin juin, a déclaré que l’instabilité croissante associée à la faim en Afrique pourrait affecter considérablement l’Europe. « Si la Russie peut utiliser les flux de migrants comme une arme à une extrémité de l’Europe, elle peut certainement l’utiliser à l’autre », a-t-il déclaré.
Sachant que les pays de l’OTAN sont impliqués la majeure partie des conflits du globe il semble curieux que se soit cette même organisation qui s’auto-proclame garante de la paix et de la sécurité dans le monde au point de se sentir inquiétée des choix d’alliances des pays Africains.
Le jugement quant à la présence Russe en Afrique émis par l’OTAN peut difficilement être considéré comme objectif, étant donné les griefs qui l’oppose à Moscou et sa quête permanente d’alliés afin de l’isoler diplomatiquement.
De toutes façons les pays Africains semblent ne faire que peu de cas des considérations de l’OTAN. Et le sentiment anti-occident et plus particulièrement anti-français grandissant dans la région ne contribue certainement à ce que les choses aillent dans une autre direction.