Le Burkina Faso enregistre son taux d’inflation le plus élevé en 24 ans.

Le Burkina Faso enregistre son taux d'inflation le plus élevé en 24 ans. Actualité & Info | Éditions Afrique

La situation économique au Burkina Faso est alarmante. Le pays sévèrement frappé par la crise connait un taux d’inflation de 15.3%, taux le plus élevé que le pays aurait enregistré en 24 ans. La crise entre la Russie et l’Ukraine continue de peser sur plusieurs pays africain. Les décisions à prendre par le gouvernement doivent être efficace à court terme afin de venir en aide aux populations déjà essoufflée par la cherté de la vie.

Avec une progression de 15.1% au mois d’avril 2022, le record a été battu ce mois de mai 2022. Les produits qui ont participé à la montée en flèche de l’inflation sont : les hydrocarbures, riz, maïs, huile de coton et huile d’arachide.

Une inflation généralisée.

Le pays n’était pas préparé à cette descente aux enfers. En effet, l’année 2021 a été marquée par une croissance économique estimée à 8.5%, avec une progression de 6.5% des exportations et un taux d’inflation qui se situait autour 3.6%.

La montée des prix des produits alimentaires a été particulièrement notoire (14,7%) et a révélé une insécurité alimentaire en 2021. Cette année les produits alimentaires et les hydrocarbures ont contribué pour 60% au taux d’inflation. Les boissons alcoolisées, le tabac et d’autres stupéfiants ont progressé de 19.5%.

Un effort doit être fait par le gouvernement afin d’atténuer les effets de la crise au niveau des populations. Les autres pays de la zone ont fait recours à la subvention et à l’aide internationale afin de mieux traverser la crise.

Les institutions de Bretton woods à savoir la banque mondiale et le FMI ont suggéré aux pays africains de ne pas recourir aux subventions dans le cadre de leur politique de relance. En ce qui concerne le Burkina Faso, la représentante résidente de la banque mondiale a mentionné que l’avenir du pays réside en le numérique. Cependant là et maintenant, une urgence se pose et les pouvoirs publics doivent agir.

Le plaidoyer de l’Afrique auprès de la Russie.

Le président de la commission de l’union africaine a entamé des démarches dans l’optique d’éveiller la Russie et l’Ukraine quant aux conséquences de leur conflit sur les économies africaines. Ce dernier a été reçu par Vladimir Poutine qui a mentionné avoir pris acte des requête tout en déclinant sa responsabilité quant à l’embargo qui bloque les exportations ukrainiennes. Le Président Rwanda Paul Kagame n’a pas manqué d’exprimer sa stupeur alors que deux pays assurent la nutrition de tout un continent.

Les difficultés auxquelles font face les États africains maintenant demandent un arbitrage des plus rigoureux entre les mesures à court moyen termes, et celles à long termes les experts nationaux doivent mettre à profit leur savoir afin de sortir le pays de cette crise.

L’Afrique dispose des réponses à ses problèmes.

Si la dynamique n’est pas impulsée par le gouvernement, il serait suicidaire pour le secteur privé et la diaspora de rester les bras croisés. En effet, la jeunesse nationale doit faire preuve d’innovation et de créativité afin de donner de la valeur à la chaine de production déjà en marche.

La culture des substituts des biens importés doit être une priorité. Le pays dispose de céréales tels que le mil, le sorgho et d’autres tubercules dont la farine peut être panifiable et compléter voir remplacer les besoin en riz par exemple.

Le continent africain dispose d’un énorme potentiel à exploiter. Des chercheurs (T.S. Jayne et al, 2014) estiment qu’il y a au sud du Sahara 225 millions d’hectares de terres disponibles avec un potentiel de production moyen ou élevé, nécessitant un apport en capital modeste ou élevé, et à l’exclusion des forêts primaires, des pâturages et des espaces naturels à protéger.

Par ailleurs, l’évolution des techniques agricoles donne aujourd’hui lieu à une quasi universalisation des cultures. En effet, il existe partout en  Afrique des bassins de production de riz, de blé et autres céréales participant à la fabrication du pain. Les gouvernements africains devraient financer la culture des substituts de céréales et autrement bien frappés par l’inflation. En ce qui concerne le carburant, la transition énergique doit être mise en oeuvre afin de fournir le continent des substituts au carburant.

Les récents chocs internationaux loin d’être un drame, sont une opportunité pour l’Afrique de réaliser qu’elle seule à la clé de son développement.

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