Mali : Réponse face aux déclarations de la France lors du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique 2022

Mali : Réponse face aux déclarations de la France lors du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique 2022 Actualité & Info | Éditions Afrique

Le Mali ne saurait laisser les déclaration de la France faire écho à l’occasion de l’édition 2022 du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Transformé en un ring qui opposait les deux parties, les deux pays ont chacun répondu aux accusations de l’autre par ce qui ressemblait à des coups de poings politiques. Le premier coup a été donné par Mme Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’état française chargée du développement, de la Francophonie et des partenariats internationaux, et comme il fallait s’y attendre, la réponse malienne ne s’est pas fait désirer.

La France attaque, le Mali contre-attaque

Lors de l’ouverture de l’édition 2022 du Forum, qui marque également la 8e édition, Mme Zacharopoulou a tenu des propos fort accusateurs à l’endroit des autorités de la Transition malienne, qu’elle a accusées d’avoir relégué la lutte contre le jihadisme au second plan, au profit de sa propre sécurité.

Elle a déclaré que les conditions politiques permettant à la France de travailler aux côtés du Mali n’étaient plus réunies après que le régime militaire a décidé de privilégier sa propre survie politique, au détriment de la lutte contre le terrorisme qui fait rage dans le pays.

Des déclarations qui ont immédiatement fait réagir Bamako à travers la réponse donnée par son ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, lors de son intervention au Forum, hier 25 octobre.

D’emblée, Mr Diop a qualifié les propos de Mme Zacharopoulou de « grande opération de relation publique mais qui manque de sincérité », déclarant que son discours était plus du politiquement correct qui n’avait rien à voir avec la réalité des faits. Aux accusations sur une lutte pour sa survie personnelle menée par le régime en place, Diop a répondu que le Mali se bat pour sa survie en tant qu’État, et d’ajouter qu’un régime avec une assise populaire comme celui de Bamako, n’a pas à s’inquiéter pour sa survie.

Le cas de la Libye

Déjà bien engagé dans le combat, le Mali a décidé d’enfoncer la France en l’accusant d’avoir menacé la survie de l’État malien en étant à la tête d’une organisation internationale dont l’intervention en Libye pour une opération, n’a jusqu’à aujourd’hui, toujours pas donné d’explications claire quant à son objectif.

Diop a relevé que la seule survie dont il était question, était la survie des États africains, s’interrogeant sur les actions menées en Libye afin d’éviter qu’une opération étrangère ne finisse par une déstabilisation de l’ensemble de la région

D’autres réfutations de Diop

Pour finir, Mme Zacharopoulou, a annoncé que le pays dont elle était la représentante au forum de Dakar, ne comptait plus se substituer aux forces armées africaines pour assurer la sécurité sur le continent.

Une annonce rapidement récupérée par Mr Diop qui a tenu à remettre les points sur les i. Le chef de la diplomatie malienne a repris en rappelant le cas de 2013. En effet, la France était venue aider le Mali en à libérer son territoire. Il s’agissait de Gao et Tombouctou qui ont été libérées par le Mali et la France selon le ministre. Seulement, à 50 km de Kidal, l’armée française a stoppé nette l’armée malienne en disant qu’elle ne pouvait pas y entrer.

Diop a ensuite relevé que 10 ans après cela, ni l’armée malienne, ni l’armée française ne sont présentes à Kidal. Pour Mr Diop, la décision de la France vient du fait que 10 ans après, elle a choisi de travailler avec les troupes rebelles du nord du Mali. Une situation anormale qu’il a dénoncée.

Diop a également évoqué le G5 du Sahel pour réfuter d’autres accusations françaises. Le G5 du Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Mme Zacharopoulou a affirmé que la France renforçait la souveraineté des pays africains. Chose que le ministre malien a tout de suite remise en perspective en expliquant que si le Mali pourtant pays fondateur était quitté du G5 Sahel, c’était à cause du non-respect des souverainetés étatiques. Sans en être membre, c’est la France qui a décidé que le Mali n’en assurerait pas la présidence.

Pour Diop, il faudrait que les partenariats entre pays soient bénéfiques pour tous, en plus d’être sincères, loin de toute pensée colonialiste afin d’être efficaces, ce qui semble être au-dessus des capacités de la France.

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