Nigeria : 134 millions de dollars de la BAD pour booster la productivité du secteur agricole.

Nigeria : 134 millions de dollars de la BAD pour booster la productivité du secteur agricole. Actualité & Info | Éditions Afrique

Le Nigeria reçoit de la part du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) un prêt de 134 millions de dollars en faveur du programme nationale de croissance agricole Agro pocket. Cette décision a été approuvée par le conseil d’administration de groupe le vendredi 15 juillet 2022 à Abidjan. L’enveloppe mise à disposition participera à la croissance de la capacité de production locale, le renforcement de la résilience des moyens de subsistances. Le programme ira de septembre 2022 à décembre 2023.

« La Banque va aider le gouvernement fédéral à instaurer un cadre institutionnel solide, ce qui inclut l’opérationnalisation du secrétariat du Programme national de croissance agricole – Agro Pocket comme entité administrative chargée de superviser la mise en œuvre du programme Agro-Pocket, qui a pour précurseur le dispositif très réussi de portefeuille électronique qui avait été déployé au Nigeria entre 2012 et 2015 », a déclaré Lamin Barrow, Directeur général du bureau-pays de la Banque pour le Nigeria.

Les perspectives du programme national de croissance agricole Agro Pocket.

Le programme va catalyser la mise en œuvre de réformes politiques et stimuler la participation du secteur privé dans l’agriculture. Rappelons que de nombreuses initiatives privées sont déjà en marche et porte d’ailleurs leurs fruits. Toutefois, la taille de population nigériane demande un effort supplémentaire de la part des politiques pour atteindre un niveau minimum d’autosuffisance alimentaire. A cet effet, L’enveloppe de la BAD permettra de booster la production de céréales et d’oléagineux de 7 millions de tonnes pour atteindre les 35 millions de tonnes, soit un rendement céréalier de 1.42 tonne à 2 tonnes par hectare durant la période de mise en œuvre du programme.

La pandémie de Covid-19 et la crise Russo-ukrainienne ont causé de grands dommages aux économies africaines. Pour mieux appréhender ce nouveau contexte, la Banque Africaine de développement a mis sur pied une facilité africaine de la production alimentaire d’urgence. C’est donc dans le cadre de ce programme qu’Agro Pocket, initiative du gouvernement nigérian est soutenu par le groupe. Agro Pocket répond également à la stratégie décennale de la Banque car il promeut une agriculture résiliente face au changement climatique et cibles les populations vulnérables (jeunes et femmes).

Agro Pocket permettra d’améliorer la productivité dans les zones rurale.

Les efforts menés par le gouvernement serviront à alimenter la mamelle nourricière de l’agroalimentaire au Nigeria. En effet, la population est constitué à 48% de personnes vivant en zone rurale, produisant jusqu’à 90% de la production nationale. Cependant, les conditions dans lesquelles ces dernières travaillent et les techniques culturales utilisées, réduisent la productivité et la valeur ajoutée de leurs efforts. En 2020, la superficie récoltée et les rendement de céréales ont respectivement baissé de 2.75% et de 1.5%.

Agro Pocket doit donc relever le défis de révolutionner l’agriculture rurale afin d’en booster le rendement. Les cultures stratégiques que vise le programme sont: le maïs, le riz, le soja et le sorgho, en mettant un accent sur la chaîne de valeur du blé à précisé Lamin Barrow, Directeur général du bureau-pays de la Banque pour le Nigeria.

L’initiative du gouvernement nigérian n’est pas isolée. En plus des plans cités plus haut qu’elle intègre, elle s’appuie également sur le plan national pour la technologie et l’innovation agricoles 2022-2027, visant à moderniser l’agriculture nationale à l’image des standards internationaux. Agro Pocket est un véritable canal pour l’opérationnalisation des stratégies agricoles de la Banque.

Face à la crise alimentaire le gouvernement nigérian opte pour une holistique.

.Au delà des dépenses ou de l’endettement pour subventions, le gouvernement nigérian a opté pour une stratégie d’urgence qui portera ses fruits sur le long terme. Le prêt accordé par la BAD va faciliter l’accès au semence améliorées, renforcer les capacités des acteurs du secteur agricole et révolutionner les techniques culturales.

Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social, a déclaré : « Amortir les effets de la hausse des coûts de l’alimentation et de l’énergie pour les pauvres requiert une politique d’urgence et durable, comme une hausse des dépenses publiques dans l’agriculture. » 

Le décor est planté pour les autres pays africains en quête d’initiative pour contrer la hausse des prix et maitriser l’inflation galopante au sein de leurs économies. Les différentes subventions n’ont pas aidé à amortir les effets de la hausse d’autres produits tels que le carburant à la pompe. La résilience de l’Afrique face aux chocs extérieurs passe par des actions stratégiques menées dans des secteurs spécifiques. Autant que cela est possible, les pays africains doivent investir dans des secteurs dont la rentabilité permettra de substituer une partie des importations.

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