RDC : Des caricatures pour retracer l’histoire du pays

RDC : Des caricatures pour retracer l'histoire du pays Actualité & Info | Éditions Afrique

Les membres de l’association des dessinateurs de presse (Adep) et des jeunes talents qu’ils ont formés sont à l’honneur. En effet, du 1er au 3 septembre, plus d’une centaine de leurs caricatures étaient exposées au Musée national. Les dessins faits par leurs soins, tournaient sur le thème « 30 ans après, que veut le peuple, la démocratie ou la dictature éclairée ? » Une occasion de retracer, grâce à cette exposition, une partie de l’histoire du pays.

L’exposition a été un franc succès. Les caricatures rassemblées dans un « Annuaire des caricaturistes », ont été distribuées aux visiteurs à l’occasion du vernissage, dépassant même le cadre de l’exposition.

L’histoire racontée par des dessins

L’exposition a débuté après la conférence de presse qui annonçait et expliquait ses contours. Elle a été ouverte par Manuel Wollschläger, le directeur et représentant de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung en RDC, partenaire de l’événement et du projet de l’Adep depuis ses débuts.

Le travail abattu par l’Adep et les jeunes dessinateurs qu’elle a formés, était mis en exergue et l’histoire de la RDC était mise en lumière à travers les panneaux classés d’après les six régimes présidentiels que le pays a connus, sauf celui de Kasa-Vubu.

L’ère Mobutu marquait le point de départ de cette exposition d’une moyenne de 8 à 9 caricatures centrés sur la chronique de la démocratie partant du 24 avril 1990 à nos jours. Sous une perspective artistique, dont l’appréciation et l’interprétation étaient libres et propres à chaque visiteur, ces caricatures ont raconté les évènements politiques et même sociaux qui ont secoué et alimenté l’histoire du pays.

Les beaux jours du dessin de presse

Au-delà de l’histoire du Congo, les visiteurs ont pu en apprendre plus sur l’art du dessin de presse. Kash, qui est considéré comme le pionnier des caricaturistes congolais a apporté quelques éclaircissements sur la notion de dessin de presse et la différence qui existe entre cet art et la bande dessinée.

« La bande dessinée n’est pas le dessin de presse. » a-t-il dit. Certes les deux formes d’art se servent des mêmes outils, ainsi que des personnages et des dialogues, mais Kash a assuré que les deux univers sont différents et que cette différence résidait sur le fait que la bande dessinée consistait à raconter une histoire à travers une succession d’images pouvant s’étaler sur tout un album, une page, en disposant de suffisamment d’espace. Alors que faire de la caricature, un des types du dessin presse tel que l’illustration, le reportage dessiné, le croquis d’audience et le dessin satirique, dispose d’un espace restreint.

C’est avec une immense fierté que Kash a partagé l’exploit d’avoir pu élever la bande dessinée au même niveau que les autres formes d’art. Elle qui n’a pas toujours su être appréciée à juste valeur, considérée par certains comme un art mineur. Aujourd’hui, il ne manque pas de preuves pour témoigner de la grande évolution du dessin de presse.

Depuis sa naissance en 2011, l’Adep reste à ce jour, la plus grande communauté de dessinateurs de presse et de bande dessinée en Afrique. L’Adep, ce sont des crayons autodidactes, des dessinateurs de presse formés sur le tas qui essaient aujourd’hui de passer la main aux plus jeunes. L’objectif de l’Adep est « la promotion des arts, plus particulièrement la caricature » et pour l’atteindre, elle ne compte pas unique sur les deux ateliers organisés avec l’appui de la fondation allemande susmentionnée.

Le coordonnateur de l’Adep a évoqué ses autres perspectives ainsi que ses ambitions qui regroupent la construction d’un centre de formation des dessinateurs de presse, la mise en ligne d’un journal de caricatures, la création d’un journal télévisé de caricatures et un festival international de dessin de presse en 2024. Une initiative à encourager.

Abonnez-vous gratuitement à notre bulletin d'information et recevez au quotidien les dernières infos et actualités en Afrique.
Quitter la version mobile