RDC : L’ex-président du parti au pouvoir arrêté pour outrage au chef de l’Etat

RDC : L'ex-président du parti au pouvoir arrêté pour outrage au chef de l'Etat Actualité & Info | Éditions Afrique

Selon une source judiciaire, Jean-Marc Kabund, député et ancien vice-président de l’assemblée nationale congolaise, a été arrêté à Kinshasa mardi et transféré à la prison de Makala. L’ex-chef du parti de Tshisekedi, récemment passé à l’opposition, était poursuivi pour outrage au chef de l’Etat.

D’après les informations d’un magistrat du parquet près de la Cour de cassation, l’élu de Kinshasa a été placé sous mandat d’arrêt provisoire, après un interrogatoire dans le cadre des poursuites pour « outrage au chef de l’État, imputations dommageables et diffamation ».

Le combat de Kabund contre le parti au pouvoir

Jean-Marc Kabund est un député élu de Kinshasa. Après avoir été radié de l’UDPS, le parti au pouvoir, il démissionne de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale congolaise et passe à l’opposition. En créant son propre parti politique « Alliance pour le changement », Kabund est devenu la voix de l’opposition qui osait dire tout haut, ce que les autres pensaient tout bas.

Il s’attaque au parlement dont il a démissionné en disant que sous Tshisekedi, il est devenu un lieu de traitement des sujets sans pertinence aucune et celles des théâtres de clowns politiques.

S’agissant de l’UDPS, il a fustigé « l’absence de vision claire » et « l’incompétence notoire » du parti présidentiel qu’il accusait également de mégestion institutionnalisée caractérisée par « l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’État ».

Lors d’une interview accordée à RFI, Kabund a aussi accusé Tshisekedi et son parti de détournement, dénonçant des centaines et des centaines de millions de dollars, qui quittaient le pays à bord de jets privés pour être placés dans des paradis fiscaux et des multinationales.

Arrestation et enjeux politiques

En visite à Kinshasa, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a rencontré le président M. Tshisekedi. Il était censé y dénoncer l’escalade de la répression contre les militants, manifestants et journalistes, allant à l’encontre des volontés du parti au pouvoir et mettre en garde contre l’intolérance croissante à l’égard des critiques.

Selon l’activiste Floribert Anzuluni du mouvement pro-démocratie Filimbi, cette tendance du régime à faire taire tous ceux qui ne sont pas de leur camp et qui manifestent des envies de changement pour la RDC, risque de compromettre la tenue d’élections libres, crédibles et tenues dans les délais, en 2023.

Quant à Kabund, son arrestation survient dans une RDC où des voix s’élèvent plus que jamais pour dénoncer les arrestations d’opposants dans le pays.

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