La cité de Bunagana est complètement paralysée depuis que les rebelles du M23 l’ont assiégés le 12 juin dernier. Cet état d’insécurité s’est suivi d’un déplacement massif de la population vers des zones plus calmes, ce qui entraine une inactivité économique dans cette partie du pays. Les zones réfuges sont principalement l’Ouganda et Rutshuru-Centre, indique les sources locales le mardi 12 juillet 2022.
Dans des conditions normales, la douane de Bunagana génère entre 4 et 5 millions USD chaque mois au trésor public. Depuis le début de la crise, les transactions dans cette zone se sont effondrées. les habitants les plus courageux se déplace en direction de la cité en journée pour trouver à manger mais quand tombe la nuit, le réflexe est de rentrer du côté de l’Ouganda afin d’éviter des assauts terroristes. Seuls les mouvements des véhicules militaires ougandais transportant de la nourriture et effets militaires sont visibles et font des navettes sur la frontière.
La cité de Bunagana en proie à la ruine.
Tous les bâtiments publics, y compris les bureaux administratifs de la DGDA, DGM, l’OCC, ceux du groupement de Jomba et autres ont été cassés et leurs matériels pillés par les rebelles. Outre les infrastructures publiques, les rebelles font du porte à porte dans les maisons des réfugiés afin de les piller. La précarité qu’entraîne cette situation devient insupportable pour ceux qui ont décidé rester dans la cité. A cet effet, un notable au micro d’un média local demande au gouvernement de faire davantage d’efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans cette partie de Rutshuru.
Les conséquences ne font que s’alourdir créant un gros manque à gagner tant pour l’État que pour les populations. Les ONG sont également interpellées à mettre leur expertise au service de l’assainissement de cette zone qui a connu d’innombrable bombardement. L’avenir des enfants et jeunes de cette localité est mise en danger dans la mesure où, l’éducation ne se poursuit pas dans cette localité. Ceci rappelle encore l’attaque dans cette école primaire qui a causé la mort de deux jeunes enfants à peine âgée de 8ans.
Les foyers de tension se multiplient dans plusieurs zones de l’Afrique.
Alors que l’implication du Rwanda dans les activités terroristes a été démentie, la RDC se doit de mettre en oeuvre des mesures conséquentes afin de venir à bout de ce conflit qui fait de victimes innocentes de jour en jour. Les rebelles gagnent du terrain et progressivement impose leur loi dans les zones conquises. Le porte parole du groupe rebelle Willy Ngoma a mentionné très clairement que l’accord de cesser le feu signé entre le président Rwanda et la président congolais à Luanda ne les concerne en rien.
Cette situation interpelle les autres pays de l’Afrique centrale à mettre leur expertise en œuvre de le but de venir à bout de ce groupe qui gangrène le pays. Le gouvernement devra prendre davantage de mesures afin de garantir aux populations vulnérables présentes dans cette zone des conditions de vie moins précaires. Cette précarité est d’ailleurs exacerbée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine qui a entrainé une augmentation des prix de denrées alimentaires de base. De même, les engrais indispensables à l’agriculture ne sont plus à la portée de tous les ménages.
Les foyers de tensions se multiplient en Afrique. Les rebelles attaquent même les civiles, et les morts continuent d’être enregistrés. La situation économique globale est déjà assez lourde et difficile à gérer par les États que cette autre situation semble l’épuiser. Alors que l’Union africaine célèbre son vingtième anniversaire, il est important pour cette entité de mettre sur la table des réflexions les questions liées à l’insécurité croissante en Afrique.