Les relations entre la RDC et le Rwanda sont définitivement au plus bas. Malgré de nouveaux appels adressés au M23 le week-end dernier pour déposer les armes dans l’est de la RDC, Kinshasa ne cesse d’accuser le Rwanda d’orchestrer les affrontements et de soutenir les rebelles
Les affrontements ont repris de plus belle et ces 2 derniers mois, de nombreux congolais s’exprimant en kinyarwanda ou banyamurenge ou encore tutsi, ont été tués en RDC après avoir été soupçonnés d’être des alliés du groupe de rebelles du M23.
Les conséquences des tensions
Ces multiples affrontements et tueries, créant des tensions entre les deux pays qui s’accusent l’un et l’autre, ont des conséquences, surtout sur les populations.
Sur la population réfugiée au Rwanda, les congolais en représentent 60,43%. Certains y vivent, font des affaires et ont confié à la chaîne AfricaNews ne rencontrer aucun problème au Rwanda et parvenir à progresser dans leurs différents projets malgré les tensions.
Mais pour d’autres, la réalité est toute autre. Vivre au Rwanda dans ce climat de tensions politiques en tant que congolais n’est pas aussi évident pour eux. Julienne Mulatwe, une commerçante a révélé avoir des difficultés à se rendre au Congo pour entrer en possession de bijoux qu’elle vend. À cause de cette situation, ses affaires en ont pris un grand coup et elle a affirmé avoir peur d’être tuée par les rebelles.
RDC – Rwanda: L’avis de l’expert
Pour le juriste politique Jean Baptiste Gasominar, les problèmes entre la RDC et le Rwanda sont beaucoup plus profonds et tirent leurs origines principalement du génocide rwandais contre les Tutsis. Les auteurs de ces crimes ont fui le Rwanda pour être accueillis, eux et leurs idéologies, au Congo par le gouvernement qui n’a pas pris le soin de les désarmer et au contraire, a aidé à augmenter leurs capacités militaires.
Dans les semaines à venir, un contingent de quelques 900 militaires kényans doit atterrir au Congo dans le but de créer une zone tampon entre les forces du pays et les rebelles du M23. Les forces kényanes avaient déjà promis mercredi dernier de protéger l’aéroport de Goma contre d’éventuelles attaques.
Mais pour Gasominar, ni les aide et implications du Kenya et d’autres pays tels que l’Ouganda et le Burundi qui essaient de calmer la situation, ne seront d’aucune utilité dans ce conflit si les causes profondes ne sont pas traitées.