Cameroun : Le nouveau DG de la SABC souhaite réduire le prix de la boisson.

Cameroun : Le nouveau DG de la SABC souhaite réduire le prix de la boisson. Actualité & Info | Éditions Afrique

Stéphanie Descazeaud, nouveau DG du groupe SABC prend le problème de l’inflation dans le secteur brassicole par les cornes. Elle envisage alors qu’elle trouve encore ses marques à ce poste de revoir à la baisse le prix des boissons, décision qui va à l’encontre de celle prise par le syndicat des débits de boissons et bars du Cameroun et le GICAM.

Consciente de l’impact de la pandémie COVID-19 et de la récente guerre entre l’Ukraine et la Russie, la nouvelle Directrice veut trouver les voies et moyens pour réduire les prix des boissons sur le marché. A cet effet, le ministre en charge du commerce l’a invité à prendre son mal en patience tout en la rassurant qu’au moment venu, cette discussion sera remise sur la table : « Gardez votre calme, prenez le temps de vous poser… On va échanger sur tous les volets de la question dans les semaines qui suivent, une fois que vous aurez pris le commandement. Vous pouvez compter sur notre disponibilité pour que les échanges soient fructueux ».

La politique de la SABC ne cadre pas avec celle du SYNDEEBARCAM et du GICAM

La politique de baisse de prix de Stéphanie Descazeaud n’est pas anodine. Elle est pensée alors que le syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun envisage une hausse des prix de boissons au 1er juin 2022. Une grille tarifaire qui prévoit une augmentation de 100 à 500 FCFA. Cette majoration a pour objectif de couvrir les coûts supplémentaires liés à l’importation qui sont passés de 28 milliards à 35 milliards entre 2020 et 2022. 

Le GICAM, allant dans le même sens que le SYNDEBARCAM propose une augmentation de 8% des prix aux consommateurs déjà essoufflé par l’inflation. Cette majoration est justifiée par l’augmentation du prix des matières premières sur le marché du fait de la pandémie et du conflit russo-ukrainien. Le malt, le sucre, le gritz, le préforme, le monopropylène, les capsules vis ont connu 10 à 201% de hausse. En outre, le fret maritime monté d’un cran (plus de 300% de l’Asie et 200% pour les embarquements à partir de l’Europe).

Comment réagir face à cette flambée généralisée des prix ?

Le phénomène d’inflation tend à se généraliser. Tous les produits importés connaissent une hausse considérable au même moment que les produits locaux ne parviennent pas à satisfaire la demande nationale. Cette situation découle du fait que la plupart des producteurs locaux utilisent de méthodes traditionnelles et pour le reste, les biens (matière brute) sont destinés à l’exportation, ce qui n’a aucune valeur ajoutée.

Il est question pour le gouvernement de revoir son sens de priorité. La boisson ne rentrant pas dans les biens de première nécessité, les questions de la hausse des prix de denrées alimentaires doivent être en top de liste. Les différents bassins de productions doivent être soutenu par le gouvernement afin d’en exploiter la totale capacité. Par ailleurs, les reformes en matière de transformations agroalimentaire sont pressantes. Comme on peut le constater avec le pain, il existe de multiple substitut à plusieurs produits de premières nécessités.

Jusqu’où les Camerounais supporteront cette pression de prix alors que le taux de chômage est grandissant ? Quelle sera la réaction de la population en cas d’augmentation effective du prix des boissons, principalement des boissons alcoolisées ? Il est difficile de rester optimiste face à tout ce qui se passe.

Toutefois, au-delà des conséquences de ces différents chocs internationaux, les leçons que les États peuvent retenir sont grandes. La valorisation de la consommation locale est un challenge que les autorités doivent relever. Même s’il ne s’agit pas d’une démarche à effet immédiat, il est important de tendre vers cet idéal afin de conjuguer les efforts de différentes économies de la zone CEMAC.

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