Cameroun : Un gisement de 200 000 tonnes de disthène découvert près de Nanga Eboko

Cameroun : Un gisement de 200 000 tonnes de disthène découvert près de Nanga Eboko Actualité & Info | Éditions Afrique

L’institut National de la Statistique (INS) a découvert au cours de sa dernière enquête dans la région du centre un gisement minier d’une capacité de 200 000 tonnes de disthène. La découverte a été rendu publique par l’institut le 03 juin 2022, une belle opportunité pour le Cameroun et l’Afrique en général.

Le Cameroun démontre une fois de plus la richesse de son sous-sol et justifie son titre d’Afrique en miniature. La carte minière du pays montre que dans presque toutes les régions, il existe des gisements de minerais exploitable et rentable pour nos économies. Ces sites déjà découvert ne représentent que 75% des richesses du sous-sol camerounais selon une étude menée pendant cinq ans par le Projet de Renforcement des Capacités dans le Secteur Minier (PRECASEM)

« La région du Centre regorge d’un grand potentiel économique. Sur le plan minier, l’exploration minière dans cette région a révélé la présence d’importants gisements de rutile et de disthène. L’exploration minière a permis de découvrir un gisement d’environ 200 000 tonnes de disthène dans la zone d’Otite et de Nanga- Eboko », lit-on dans le document de l’INS.

Plusieurs autres régions disposent de richesses mettant en valeur son sous-sol : Le long de la frontière nord avec l’Adamaoua et dans le massif du Mbam-Minkom, on retrouve des roches plutoniques telles que le granite. On rencontre le quartzite, le granite et la latérite provenant de la décomposition des roches cristallines le long de la limite frontalière avec la région du Sud. Le sol rouge ferralitique recouvre la plus grande partie de la région. On le retrouve en dessous de l’humus dans la zone forestière et dans les hautes herbes de la partie nord de la région. Dans la vallée de la Sanaga et le long des principaux fleuves de la région, on rencontre un sol constitué principalement d’argile et de sable.

Usage du disthène

Pour mieux cerner l’émoustillement autour de cette découverte, le dictionnaire scientifique technosciences nous donne une définition de ce minerai.  Le disthène (agréé par l’IMA sous le nom de terme anglo-saxon de  » kyanite « ) est une espèce du groupe des silicates, et du sous-groupe des nésosilicates, typique des roches métamorphiques. C’est la phase de basse température / haute pression des polymorphes. Il permet de fabriquer de la céramique à résistance thermique et chimique.

La céramique est très polyvalente. Elle peut être installée dans une douche, un dosseret de cuisine ou de salle de bain. La céramique est également utilisée comme revêtement mural et de sol. 

Cette découverte est une aubaine pour un pays en pleine construction. En effet, rentrant dans le processus de finition, ce matériau donne un charme incontestable à l’édifice ou encore dans une pièce.  Si le travail du Cameroun se limite à l’exploration du disthène, il aura tout perdu dans la mesure où les matières premières n’ont aucune valeur ajoutée.

L’absence de valeur ajoutée des matières premières brutes

Selon le site 101 minéraux, le prix de cette matière varie en fonction du grammage, allant de 12.50 à 72 euros. Le produit issu coûtera plus cher. Ceci met en évidence la raison pour laquelle malgré la richesse de son sous-sol le Cameroun demeure un pays en voie de développement de même que plusieurs autres pays de la sous-région.

Lorsque nous prenons l’exemple du Congo, l’une des plus grandes réserves du minerai indispensable à la fabrication du smart phone croule sous le poids de la pauvreté. Aujourd’hui le smartphone est l’innovation technologique la plus répandue. Dans le monde, le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile est passé de moins de 1 milliard en 2000 à plus de 6 milliards aujourd’hui, dont près de 5 milliards dans les pays en développement, selon la Banque mondiale. Sachant que ces résultats datent de 2012, on imagine sans peine à quel point ce chiffre a gonflé depuis lors.

On observe pourtant aucune entreprise locale fabriquant des smartphones pour une utilisation à l’échelle locale.

L’Afrique doit activement penser à son industrialisation

Le cas des minerais rejoint l’exploitation d’autres matières premières agricole ou encore l’exploitation forestières. En effet, le pays qui transforme cette matière est le réel bénéficiaire dans la chaîne de valeur. Lorsque l’on compare le prix du cacao brut à celui d’une barre de chocolat, on remarque une différence significative au profit des transformateurs.

A l’aune de l’ouverture de la zone de libre-échange continentale, un accent particulier doit être mis sur la transformation des matières premières sur le continent. Il ne s’agit pas de mutualiser les ressources afin d’exporter des quantités conséquentes, mais d’un échange de technologie afin de profiter des bénéfices de la richesse de nos sous-sols.

Si la révolution industrielle a été le point d’orgue de l’avenir de l’humanité, l’industrialisation de l’Afrique n’est pas une option mais un devoir. Le continent dispose d’une diaspora qui occupe des postes importants dans plusieurs domaines à l’international. La question du transfert de technologie s’avère donc résolu. Toutefois, les gouvernements doivent donner des plateformes d’expression à ces derniers afin qu’ils mettent à profit leur savoir-faire. Par la même a occasion, les africains de la diaspora doivent comprendre que si l’herbe est verte chez le voisin c’est parce qu’il y a pris soin.

L’Afrique doit pleinement profiter de ses richesses en misant sur la transformation et non la vente des produits brutes. La subvention d’initiative locale dans le domaine de la transformation, l’allègement de la fiscalité et d’autres mesures doivent être prises afin de favoriser l’éclosion d’une industrie africaine.

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